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Bruxelles menace de saboter le sommet des affaires étrangères de Viktor Orban

Alors que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a mis à profit la présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne pour une tournée de visites qu’il a nommé «mission de paix», il doit faire face aux réticences et aux manœuvres de la diplomatie bruxelloise.

Convoquer les ministres européens pour un conseil des affaires étrangères «formel», en même temps que le sommet du Premier ministre hongrois Viktor Orbán. C’est ce qu’envisagerait le chef de la diplomatie européenne, le vice-président espagnol de la Commission Josep Borrell selon le site d’information Politico qui cite lundi 15 juillet 2024 trois diplomates européens au courant du projet et ayant requis l'anonymat en raison du caractère sensible du sujet.

A la tête de la présidence du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er juillet, le chef du gouvernement hongrois a engagé une tournée internationale pour tenter de dessiner les contours d’une paix en Ukraine. Une attitude vivement critiquée du côté de Bruxelles.

Organiser le boycott du sommet hongrois

Désireuse  d'accueillir un sommet sur les affaires étrangères à Budapest les 28 et 29 août, la Hongrie entend faire valoir les récents déplacements du Premier ministre hongrois dans ce qu’il appelle une « mission de paix ». Mais Budapest voit Bruxelles se placer sur sa route.

«S'il y a un conseil des affaires étrangères formel, organisé par le haut représentant [Borrell] le même jour, les ministres ne pourront pas aller à Budapest», a confié un diplomate à Politico. Le journal parle ainsi d’un «boycott» qui serait voulu par les ministres des Affaires étrangères qui voudraient «envoyer un signal clair selon lequel la Hongrie ne parle pas au nom de l'UE».

Un tel plan aurait déjà été discuté de manière informelle avec plusieurs pays de l'UE, dont la France et l'Allemagne et devrait être présenté mercredi par les équipes de Josep Borrell aux 27 représentants permanents de l'UE. 

Viktor Orbán multiplie les déplacements

Soucieux de marquer sa présidence du Conseil de l’Union européenne, Viktor Orbán multiplie les déplacements depuis quinze jours. Après avoir demandé un cessez-le-feu dès le 2 juillet à Volodymyr Zelensky, il a rencontré le président russe Vladimir Poutine le 5 juillet à Moscou puis Xi Jinping à Pékin le 8 juillet. Il est ensuite parti pour les États-Unis et la Floride pour rencontrer l’ancien président et candidat à la Maison Blanche Donald Trump le 11 juillet.

Le chef du gouvernement hongrois a déjà pu constater la détérioration de ses relations avec l’Union européenne : seuls 7 ministres d’autres pays et aucun commissaire n’étaient présents lors de la première réunion de la présidence hongroise, organisée à Budapest pour discuter de la politique industrielle. Partisan de la paix, Viktor Orbán s’était opposé à une aide européenne de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine suscitant une vive réaction de ses «partenaires» européens.