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«L’Europe a besoin de paix», estime Viktor Orban depuis Moscou

En visite à Moscou, où il a rencontré ce 5 juillet le président russe, le Premier ministre hongrois a plaidé en faveur d’une résolution politique du conflit qui déchire le continent européen depuis plus de deux ans. Œuvrer à la paix sera la mission «la plus importante» de la présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne, a-t-il assuré.

«La paix ne viendra pas d’elle-même, pour cela nous avons besoin d’y travailler.» En visite surprise à Moscou ce 5 juillet, trois jours après celle qu’il avait effectuée à Kiev, le Premier ministre hongrois a plaidé en faveur de la diplomatie en vue de mettre un terme à un conflit qui mine depuis plusieurs années le continent européen.

«On a besoin de faire beaucoup de pas pour essayer de rapprocher les positions, mais le plus important est que nous ayons établi un contact et que nous allons continuer à travailler dans cette voix», a déclaré Viktor Orban lors d'une conférence de presse à l’issue de sa rencontre avec Vladimir Poutine. Conférence de presse durant laquelle il a fait part du constat de ses deux visites, à savoir que les positions étaient «très éloignées les unes des autres».

«Lutter pour la paix», la mission la «plus importante» de la présidence hongroise

«Depuis deux ans et demi, aucun pays n'a pu avoir de discussions avec une partie comme avec l’autre», a notamment insisté le Premier ministre hongrois. Selon ce dernier, cette rencontre avec le président russe a lieu «au moment où l’Europe a vraiment besoin de la paix». «Pour l’Europe, la paix est le plus important», a-t-il insisté, assurant que «la mission la plus importante pour les six mois qui viennent pendant notre présidence» était de «lutter pour la paix», la Hongrie assurant depuis le 1er juillet la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne.

Le responsable politique hongrois a dénoncé un «tableau de destructions et de souffrances» sur un continent où «on ne peut se sentir en sécurité». «Cette guerre a commencé à avoir une grande influence sur la situation économique et la compétitivité de l’Europe», a-t-il encore déclaré à l’assistance.

«La Russie souhaite qu’une fin définitive soit mise au conflit», a pour sa part déclaré Vladimir Poutine, renvoyant à son intervention de la mi-juin devant les cadres de la diplomatie russe. Intervention durant laquelle le président russe avait présenté les conditions préalables à une paix avec l’Ukraine, notamment le retrait des troupes ukrainiennes des quatre régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporojié, a-t-il rappelé. Proposition qui avait été rejetée dans la foulée par Volodymyr Zerlensky et que plusieurs soutiens occidentaux de Kiev avait dénoncé.

Un arrêt du conflit poserait un «problème de légitimité» à Zelensky, estime Poutine

«Les sponsors de l’Ukraine continuent d’utiliser ce pays, ce qui aboutit à des victimes dans cette confrontation avec la Russie», a regretté le dirigeant russe, réitérant que son pays était «toujours ouvert» à un règlement politique du conflit. Un règlement qui doit être, a-t-il mis en avant, définitif. «Il ne doit pas y avoir de pause utilisée par les Ukrainiens pour reconstituer leurs forces», a insisté Vladimir Poutine.

«À mon avis, la cessation des hostilités n’est pas possible car dans ce cas le prétexte de l’état de guerre disparaît», a déclaré le président russe devant la presse, ciblant clairement son homologue ukrainien dont le mandat a expiré le 20 mai. Alors que des élections présidentielles auraient dû se tenir en Ukraine le 31 mars, Volodymyr Zelensky avait invoqué la loi martiale en vigueur et la mobilisation générale pour les reporter. Si on annule l’état de guerre il va falloir organiser des élections et ainsi le mandat présidentiel trouvera une fin. Du coup il y a des problèmes de légitimité», a insisté le président russe.

Ce déplacement, que Viktor Orban n’a pas confirmé jusqu’au dernier moment, a largement été critiqué par les responsables de la Commission européenne, à commencer par la présidente Ursula von der Leyen ainsi que son chef de la diplomatie Josep Borrell, qui ont pointé du doigt une initiative personnelle qui n’engageait ni ne reflétait la position les Vingt-Sept.