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Sommet de l’OTAN : Pékin fustige une «rhétorique belliqueuse» et «empreinte d'une mentalité de Guerre froide»

La diplomatie chinoise a vivement réagi à la déclaration commune des pays de l’OTAN, publiée lors du sommet de Washington. Ces derniers y ont accusé Pékin de «jouer un rôle déterminant» dans le conflit ukrainien, d’être à l’origine d’activités «hybrides malveillantes» ou encore de tenter de «déstabiliser l’ordre international» aux côtés de Moscou.

La tension est montée d’un cran entre l’OTAN et la Chine depuis le sommet de l’Alliance à Washington. «La Chine condamne fermement les déclarations extrêmement irresponsables et provocatrices du secrétaire général de l'OTAN à l'encontre de la RPC» a déclaré ce 12 juillet lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian.

Le 11 juillet, dans un communiqué du porte-parole de la mission chinoise auprès de l’UE, Pékin a exprimé son «vif mécontentement» suite à la publication de ce document, fustigeant une déclaration «empreinte d'une mentalité digne de la Guerre froide et d'une rhétorique belliqueuse». «L'OTAN devrait cesser de faire du tapage sur une soi-disant menace chinoise, cesser d'inciter à la confrontation et à la rivalité, et contribuer davantage à la paix et à la stabilité dans le monde», a souligné le communiqué chinois, dénonçant des propos «remplis» de «calomnies».

«La Déclaration du sommet de l'OTAN à Washington exagère les tensions dans la région Asie-Pacifique, est empreinte d'une mentalité de Guerre froide et d'une rhétorique belliqueuse, contenant des préjugés ainsi que des propos diffamatoires et provocateurs à l'égard de la Chine», avait déclaré le même jour Lin Jian, selon des propos rapportés par le Centre d'informations Internet de Chine.

L’OTAN a besoin d’«établir des ennemis imaginaires» pour justifier son existence, estime Lin Jian

«La soi-disant sécurité de l’OTAN se fait aux dépens de la sécurité des autres, et une grande partie de l’anxiété sécuritaire colportée par l’OTAN est de sa propre initiative», a ajouté le diplomate chinois, toujours selon la même source. «Le soi-disant succès et la force dont l'OTAN se vante constituent une menace importante pour le monde», a-t-il insisté accusant le bloc militaire occidental d’«établir des ennemis imaginaires pour maintenir son existence et étendre son pouvoir».

Le 10 juillet au soir, l’Alliance avait publié une déclaration commune des dirigeants de ses pays membres. Bien qu’ils ne la citent pas (13 fois) autant que la Russie (32 fois), la Chine occupe une place certaine dans ce document. Ils l'accusent d’afficher «des ambitions» et de mener «des politiques coercitives […] contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs». Selon eux, Pékin «continue de faire peser des défis systémiques sur la sécurité euro-atlantique», d’être à l’«origine d’incessantes activités cyber et hybrides malveillantes, y compris d’activités de désinformation».

Jens Stoltenberg fier de la déclaration de son organisation

Ils l’accusent également de «jouer un rôle déterminant dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine au travers de son partenariat dit "sans limites" et du large soutien qu’elle apporte à la base industrielle de défense russe, ce qui accroît la menace que la Russie représente pour ses voisins et pour la sécurité euro-atlantique». Un soutien dont s’est toujours défendu Pékin.

Par ailleurs, les pays occidentaux ont également fait part de leurs «profondes préoccupations» face à ce rapprochement entre les deux pays voisins que sont la Russie et la Chine, «ainsi que leurs tentatives, se conjuguant entre elles, qui visent à déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles et à le remodeler». Les Alliés se sont également déclarés «préoccupés» par «les développements ayant trait aux capacités et activités spatiales» de la Chine.

Le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, s’était félicité le 10 juillet qu’il s’agisse du communiqué le plus ferme à l’égard de la Chine «jamais adopté» par l’OTAN.