«L'Alliance de l'Atlantique Nord a une fois de plus clairement confirmé son essence. Il s'agit d'une alliance créée dans une époque de confrontation et dans le but de maintenir la confrontation», a dénoncé ce 11 juillet à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
«Nous constatons que nos adversaires en Europe et aux États-Unis ne sont pas des partisans du dialogue. Et à en juger par les documents adoptés lors du sommet de l'OTAN, ils ne sont pas des partisans de la paix», a déclaré le porte-parole du Kremlin, assurant que la Russie prendrait des «mesures réfléchies, coordonnées et efficaces» afin de «contrer la menace sérieuse» posée par l’OTAN.
L'ancien président russe Dmitri Medvedev, actuel vice-président du conseil de sécurité du pays, a quant à lui déclaré: «nous devons tout faire pour que la voie irréversible de l’Ukraine vers l’adhésion à l’OTAN se termine par la disparition de l’Ukraine ou de l’OTAN. Ou mieux, des deux».
Dans une déclaration commune publiée la veille, les pays du bloc militaire occidental ont assuré qu’ils continueraient d’aider l’Ukraine «à suivre sa trajectoire irréversible vers l’intégration euro-atlantique pleine et entière, y compris vers l’adhésion à l’OTAN».
Kiev non invitée
Ces derniers se sont toutefois gardés d’inviter formellement Kiev dans leur alliance, en raison de l'opposition de certains membres, notamment les États-Unis. Celle-ci sera lancée «lorsque les alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies», ont-ils spécifié.
Réunis à Washington, pour un sommet de l’Alliance marquant les 75 ans de leur bloc militaire, les 32 pays occidentaux ont également réaffirmé l’inscription dans la durée de leur soutien militaire à Kiev. Ceux-ci ont notamment annoncé leur intention de dégager une enveloppe «de base d’au moins 40 milliards d’euros pour l’année à venir».
40 milliards d'euros d'aide militaire en 2024
Une mesure qui avait notamment été souhaitée et annoncée à la mi-juin par Jens Stoltenberg, à l’approche des présidentielles aux États-Unis qui pourraient aboutir à un retour de Donald Trump à la Maison Blanche. L’une des promesses de campagne du candidat républicain est notamment de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine.
Toutefois, contrairement à ce que souhaitait le secrétaire général sur le départ, le montant de cette aide ne sera pas inscrit dans le marbre, mais revu chaque année. «Les chefs d’État et de gouvernement réexamineront les contributions des alliés lors des prochains sommets de l’OTAN, à commencer par celui qui se tiendra en 2025 à La Haye», est-il stipulé dans la déclaration commune.
Toujours dans un objectif de pérenniser leur soutien militaire à Kiev en cas d’alternance à Washington, les pays de l’Alliance atlantique ont également décidé de prendre en main la coordination et l'acheminement de cette aide, auparavant placée sous commandement des États-Unis. Une décision qui a pour but d'assurer une «continuité» et de se protéger des «aléas politiques», a déclaré Jens Stoltenberg.
Au-delà de la Russie, citée 34 fois dans le document, et avec laquelle «l’OTAN ne cherche pas la confrontation et ne représente aucune menace» assurent les pays alliés, l’Iran, la Corée du Nord ainsi que la Chine sont pointés du doigt. Cette dernière est accusée de jouer «un rôle déterminant dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine au travers de son partenariat dit "sans limite" et du large soutien qu’elle apporte à la base industrielle de défense russe». Un soutien dont s’est toujours défendu Pékin.
Fraîchement intégrée à l’Alliance, la Suède – par la voix de son ministre des Affaires étrangères Tobias Billstrom – a estimé que l’Asie «devrait également être reconnue comme faisant partie des préoccupations de l'OTAN».