Le président américain Joe Biden a décoré le 9 juillet au soir le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg de la médaille présidentielle de la liberté, la plus haute distinction civile américaine. Son mérite ? Avoir coordonné le travail de l'OTAN dans le cadre du conflit en Ukraine.
La cérémonie s’est tenue dans l’auditorium Andrew W. Mellon, là où fut fondée dans la capitale américaine, il y a 75 ans, cette alliance militaire dirigée par la puissance américaine, par la signature du Traité de l’Atlantique.
«Monsieur le secrétaire général, vous avez guidé cette alliance à travers l'une des périodes les plus importantes de son histoire», a salué Joe Biden. Le Norvégien Jens Stoltenberg, en poste depuis 2014, quittera ses fonctions à la tête de l’organisation en octobre prochain. L’ancien Premier ministre néerlandais Mark Rutte, élu le mois dernier, lui succédera.
Stoltenberg, une décennie au service de l'alliance militaire atlantique
«Quand la guerre russe en Ukraine a débuté, vous n'avez pas hésité. Aujourd'hui, l'OTAN est plus forte, plus intelligente et plus énergique que quand vous avez commencé», n’a pas craint d’affirmer Joe Biden. «Des milliards de personnes en Europe et en Amérique du Nord – et même le monde entier – récolteront les fruits de votre labeur dans les années à venir sous forme de sécurité, d'opportunités, de plus grande liberté».
Cette grand-messe de l’OTAN se déroule sur fond d’inquiétudes liées à un retour de Donald Trump à la Maison Blanche, mais aussi de difficultés croissantes sur le front pour l’Ukraine.
«Poutine ne veut rien de moins que la soumission totale de l'Ukraine pour mettre fin à la démocratie ukrainienne. Détruire la culture ukrainienne et rayer l'Ukraine de la carte. Et nous savons que Poutine ne s'arrêtera pas à l'Ukraine», a encore justifié Joe Biden lors d’un discours, avant d’ajouter : «Mais ne vous y trompez pas, l'Ukraine peut arrêter Poutine et elle le fera.»
Les dirigeants de l’OTAN doivent décider comment renforcer leur soutien à Kiev. Le président américain a déjà confirmé la fourniture de cinq systèmes de défense anti-aérienne, dont quatre batteries Patriot, avec l’Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie et l’Italie.
De leur côté, Modi et Poutine plaident pour la paix
À Moscou, Vladimir Poutine accueillait le même jour le Premier ministre indien Narendra Modi. Lui aussi a décoré son invité, le ceignant de l'Ordre russe de Saint-André le Premier Appelé. Dans une déclaration commune, la Russie et l'Inde ont souligné la nécessité d'une «résolution pacifique» du conflit en Ukraine «par le dialogue et la diplomatie».
Narendra Modi a confirmé devant les caméras avoir évoqué la crise ukrainienne avec Vladimir Poutine le 8 juillet au soir, alors qu’il était accueilli par le président russe à la résidence de Novo-Ogariovo. «Je suis également heureux que nous ayons échangé de manière ouverte au sujet de l’Ukraine, que nous ayons respecté les opinions de chacun», a ensuite déclaré le chef de l’exécutif indien. «En tant que votre ami, je dirais que nous pensons que les conflits ne se résolvent pas par des moyens militaires, nous mettons l’accent sur le dialogue et les négociations», a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a quant à lui remercié Narendra Modi pour l'«attention» que celui-ci accordait à la «résolution pacifique de la crise ukrainienne».
Le président russe a indiqué en juin dernier que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des régions Donetsk, Lougansk, Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», mais aussi pour une «démilitarisation» et une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie. Une proposition rejetée par Kiev et ses alliés occidentaux, qui y voient un «ultimatum».
Volodymyr Zelensky a quant à lui dénoncé ce 9 juillet sur les réseaux sociaux la visite du dirigeant indien : «C'est une énorme déception et un coup dévastateur pour les efforts de paix que de voir le dirigeant de la plus grande démocratie du monde étreindre le criminel le plus sanguinaire du monde à Moscou.»
Des propos jugés «faux» par le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, qui a qualifié la visite de Modi en Russie de «constructive».