«L'opération à Rafah se termine mais il n'y aura pas de cessez-le-feu total avant que le Hamas ne soit détruit», a réitéré Benjamin Netanyahou lors d'un interview dans la soirée du 23 juin pour Channel 14.
«Cela ne signifie pas que la guerre est sur le point de se terminer mais la guerre dans sa phase intense est sur le point de se terminer à Rafah», a-t-il ajouté, alors que les forces israéliennes sont entrées dans le sud de l'enclave gazaouie le 6 mai dernier.
Dans un entretien qui a duré 45 minutes, le Premier ministre israélien est revenu longuement sur la position israélienne, sa stratégie et les actions militaires à Gaza ainsi qu'au sud-Liban.
Des propos qui interviennent alors que le chef du gouvernement est de plus en plus vivement critiqué pour sa gestion de la guerre et l'absence de victoire, en dépit de ses revendications.
Netanyahou dit avoir un plan pour l'après Hamas à Gaza
Concernant l'après Gaza, le Premier ministre a fait part d'un plan pensé avec l'armée israélienne, sans toutefois donner de détails. «Ils m'ont apporté un autre plan, que nous sommes en train d'essayer», a-t-il souligné en référence à l'option qui était la sienne de vouloir initialement se baser sur différentes familles à Gaza pour faire contrepoids au Hamas et à l'Autorité palestinienne, avant d'insister «je n'entrerai pas dans les détails pour que cela fonctionne».
Au sujet des négociations pour une trêve dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien a évoqué le fait qu'«Israël est prêt à interrompre brièvement les combats à Gaza en échange d'un certain nombre d'otages détenus par le Hamas, mais qu'il ne s'engagera pas à un cessez-le-feu total avant que les objectifs de la guerre ne soient atteints», à savoir l'élimination complète du Hamas et de ses capacités militaires.
De son côté, le mouvement islamiste palestinien a réagi aux propos du chef du Likoud, estimant qu'il s'agissait là d'«une confirmation claire de son rejet de la récente résolution du Conseil de sécurité et de la proposition du président américain Joe Biden», tout en appelant la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
Après le Hamas, le Hezbollah ?
Le Premier ministre israélien a également évoqué la question du front nord contre le Hezbollah en déclarant qu'«Israël peut mener une guerre sur plusieurs fronts». Depuis plusieurs semaines, la crainte d'une intervention terrestre de Tsahal pour repousser la formation chiite de la frontière s'accentue. Les frappes entre les deux ennemis frontaliers sont de plus en plus profondes, causant de surcroît des incendies ravageurs, et les propos s'avèrent de plus en plus belliqueux de part et d'autre.
En effet, les responsables israéliens ont évoqué à plusieurs reprises leur intention de s'en prendre au Liban en lançant une opération pour en chasser les forces du Hezbollah. Des menaces qui ont fait réagir directement le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah. «L'ennemi sait parfaitement que nous nous sommes préparés au pire», a-t-il lancé lors de son dernier discours le 19 juin dernier. Avant d'ajouter : «Il sait qu'aucun lieu ne sera épargné par nos missiles.» Israël devra «nous attendre par la terre, par la mer et par les airs», a également prévenu le secrétaire général du Hezbollah.
Benjamin Netanyahou a de surcroît évoqué l'éloignement «physique du Hezbollah de la frontière». «Nous sommes déterminés à faire rentrer les habitants du nord dans leurs foyers». Environ 100 000 Israéliens ont dû fuir leurs habitations dans le nord d'Israël en raison des frappes de la milice chiite. Il a d'ailleurs insisté sur le fait qu'«après la phase actuelle de la guerre à Gaza, davantage de troupes de Tsahal seraient transférées dans le nord».
Le Premier ministre israélien s'en est également pris aux manifestants qui descendent dans la rue pour réclamer sa démission et la libération des otages, évoquant «un désastre émanant de la gauche». La veille de l'interview, le 22 juin, des dizaines de milliers d'Israéliens s'étaient rassemblés à Tel-Aviv exigeant des élections anticipées et un cessez-le-feu. Les organisateurs ont recensé plus de 150 000 manifestants.