«Le pire Premier ministre de l’histoire de l’Etat hébreu» : à la tribune, l’ancien directeur du Shin Bet Yuval Diskin (2005-2011) a vertement tancé Benjamin Netanyahou, a rapporté The Times of Israel. «Le moment est venu de se lever, de vivre. D’être un peuple ou de ne pas être. Tout ne tient qu’à un fil», a quant à lui lancé l’auteur David Grossmann, l’un des écrivains les plus populaires du pays, cité par la même source.
Le 22 juin au soir, ils étaient selon l’organisation Hofshi Israel 150 000 à Tel-Aviv pour dénoncer la politique de Benjamin Netanyahou à Gaza, exiger de nouvelles élections et le retour des otages. Un tel chiffre ferait de ce rassemblement de masse la plus importante manifestation depuis le 7 octobre.
Les rassemblements se succèdent d’ailleurs depuis plusieurs semaines à Tel-Aviv, l'opposition fustigeant la gestion calamiteuse de la guerre et l’échec du gouvernement à obtenir la libération des otages détenus par le Hamas, alors que les négociations sont enlisées.
«Ministre du crime», «Arrêtez la guerre», pouvait-on lire sur des pancartes des manifestants. Des protestataires se sont allongés par terre, couverts de peinture rouge, pour dénoncer «la mort de la démocratie» en Israël, a rapporté l’AFP.
«Je m'étonne chaque jour de l'inutilité du gouvernement, de la gestion défaillante de la guerre, du mensonge de la "victoire totale" [contre le Hamas, revendiquée par Netanyahou, ndlr.], du manquement total à nos responsabilités, de la destruction de nos relations stratégiques avec les États-Unis et, surtout, de toutes les opportunités manquées de rendre la liberté à nos frères et sœurs kidnappés, qui continuent de se languir en captivité par le Hamas à Gaza», a encore dénoncé Yuval Diskin.
Heurts avec la police
Des heurts ont été signalés entre des manifestants et la police. A la fin de la manifestation, des pneus ont été brulés, trois protestataires ont été arrêtés par la police montée. Selon le Times of Israel, celle-ci a bousculé des militants dans la foule, certains manifestants essayant d'empêcher la police de blesser des personnes.
Cette manifestation intervient quelques jours après la dissolution, par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, de son cabinet de guerre, à la suite de la démission du centriste Benny Gantz. Des tensions ont aussi été rapportées entre l'armée et le chef du gouvernement, qui a désapprouvé la décision de Tsahal d'instaurer des pauses tactiques ciblées dans certains secteurs de Rafah. Sur le front nord, la situation est de plus en plus tendue, Netanyahou menaçant le Liban d'une intervention terrestre pour chasser le Hezbollah de la frontière.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque du Hamas contre l’Etat hébreu le 7 octobre, entraînant la mort de 1 194 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir des données de la sécurité sociale israélienne. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 116 sont toujours retenues à Gaza et 41 sont mortes, selon l'armée israélienne.
Les represailles de Tsahal à Gaza ont coûté la vie à près de 38 000 personnes, selon le ministère palestinien de la Santé.