Des «tas de cadavres» et des «mares de sang», telle est la description qu’a donné ce 22 juin à des journalistes William Schomburg, responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Rafah, de la frappe survenue la veille à proximité des bureaux de l’organisation humanitaire. Tout a débuté vers 15h30, heure locale, a-t-il relaté, lorsque «trois grosses explosions» sont survenues.
Des tirs évoqués la veille au soir par le CICR, qui dans un communiqué a fait part d’un «afflux massif de victimes» vers son hôpital de campagne, qui «a reçu 22 morts et 45 blessés». «Tirer si dangereusement près des structures humanitaires, dont les parties impliquées dans le conflit connaissent la localisation clairement marquée avec le drapeau de la Croix-Rouge, met en danger la vie des civils et de l’effectif de la Croix-Rouge», a fustigé le CICR, qui n’a pas précisé l’origine de ces tirs.
«Nous avons littéralement trouvé des parties de corps éparpillées»
«Les parties au conflit sont dans l’obligation de prendre toutes les précautions possibles pour éviter des pertes en vies humaines, des blessures aux personnes parmi la population civile, des dommages aux biens de caractère civil, y compris les installations humanitaires», a conclu la Croix Rouge, invoquant le droit international humanitaire
«Nous avons littéralement trouvé des parties de corps éparpillées dans différentes zones, y compris au sein de l'enceinte (du CICR), que nous avons ensuite récupérées», a confié William Schomburg. Une attaque condamné ce 22 juin par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Borrell estime «nécessaire» une «enquête indépendante»
«Une enquête indépendante est nécessaire et les responsables doivent rendre des comptes», a déclaré le haut fonctionnaire européen, renvoyant dos à dos «toutes les parties du conflit». Une déclaration sur X (ex-Twitter) qui lui a valu un tombereau de reproches de la part des internautes, lui reprochant soit de ne pas condamner le Hamas, soit de ne pas condamner Israël.
Un porte-parole de Tsahal a, de son côté, indiqué qu'«une première enquête menée suggère que rien n'indique qu'une frappe ait été effectuée par l'IDF (armée israélienne, ndlr.) dans la zone humanitaire d'Al-Mawasi», d’après des déclarations rapportées par l’AFP. «L’incident est en cours d’examen», a-t-il ajouté.
Ces nouvelles attaques interviennent alors que l'armée israélienne intensifie ses frappes contre la bande de Gaza, où 120 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, a indiqué ce 22 juin le ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza, territoire dirigé par le Hamas. Selon son nouveau bilan, 37 551 personnes ont été tuées dans l'enclave depuis le début du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.