Le journal saoudien Okaz a rapporté que 55 personnes étaient en attente de leur exécution pour «crimes terroristes» qui ont tué plus de 100 civils et 71 agents de sécurité, sans préciser quand les exécutions auraient lieu.
Lundi, le journal semi-officiel Al-Riyad avait déjà rapporté que 52 personnes seraient mises à mort dans les plus brefs délais, mais a retiré l'article au bout de quelques heures sans explication.
Certains de ceux qui risquent d'être exécutés étaient affiliés à Al-Qaïda, a déclaré Okaz. D'autres viennent de la ville majoritairement chiite d'Awamiya, à l'Est du pays dans une province où se fait la majeure partie de la production de pétrole et où le gouvernement a réprimé plusieurs manifestations pour l'égalité des droits.
A l'annonce de la nouvelle, des résidents d'Awamiya ont bloqué les routes menant à la ville en enflammant des débris, selon plusieurs militants locaux.
Des diplomates à Riyad ont assuré que le gouvernement d'Arabie saoudite n'exécuterait pas les chiites condamnés après les manifestations.
Les présumés militants d'al-Qaïda sont accusés de tentatives de renversement du gouvernement et de mener des attaques à l'aide d'armes de petit calibre, d'explosifs et de missiles sol-air, a indiqué Okaz.
Un prisonnier a notamment été accusé d'avoir tenté d'acheter des matières nucléaires au Yémen pour une valeur de 1,4 millions d'euros et destinées à être utilisées sur le teritoire saoudien.
Parmi les accusations portées contre les résidents d'Awamiya figurent la sédition, des attaques contre des agents de sécurité et une ingérence au Bahreïn vosin, qui a également connu des troubles similaires depuis 2011.
Les tribunaux saoudiens ont également condamné à mort cette année sept hommes chiites accusés de sédition, pour avoir participé à des manifestations pro-démocratie et à des attaques contre la police lors de manifestations contre la discrimination en 2011 et 2013.
Deux de ces hommes étaient mineurs au moment des manifestations. Après leur mise à mort, leurs têtes avaient été exhibées en public, ce qui avait provoqué un tollé international.
Par ailleurs En 2014, l'Etat islamique avait appelé ses partisans en Arabie saoudite à rester dans le pays et mener des attaques sur place plutôt que de tenter de rejoindre le Caliphat.
En savoir plus : Arabie saoudite : cinq tués dans une attaque perpétrée par Daesh sur un site chiite
Les sympathisants de l'État islamique ont tué des dizaines de personnes en Arabie saoudite au cours des 12 derniers mois, notamment dans une série d'attentats et de fusillades sur des mosquées visant des membres de la minorité chiite ainsi que des agents de sécurité et des expatriés occidentaux.
En savoir plus : Attentat suicide dans une mosquée saoudienne : au moins trois victimes
La police saoudienne a quant à elle arrêté des centaines de sympathisants présumés de Daesh et a rejoint la coalition internationale qui mène des frappes aériennes contre le groupe terroriste en Syrie. Riyad a également déployé son clergé affilié à l'Etat pour dénoncer officiellement l'idéologie djihadiste.
Lire aussi : L'Arabie saoudite envisage de poursuivre tous ceux qui la compareront à Daesh
L'Arabie saoudite a déjà exécuté plus de 150 personnes cette année, la plupart par décapitation publique. Selon Amnesty International, il s'agit du nombre le plus élevé depuis 20 ans.
Lire aussi : Human Rights Watch demande aux Etats-Unis de cesser d'armer l'Arabie saoudite