Outre le front de Gaza contre le Hamas à l'ouest, celui à la frontière libanaise contre le Hezbollah au Nord, l'État hébreu doit également faire face au sud à la menace de frappes des Houthis ainsi que de celles de la résistance islamique irakienne.
Dans un communiqué publié le 25 mai sur la plateforme X (ex-Twitter) et notamment relayé par l'agence iranienne Tasnim, la résistance islamique irakienne a annoncé avoir visé la veille, à l'aide de drones, une «cible vitale» dans la ville portuaire israélienne d'Eilat. Une attaque qui, selon le communiqué, serait une réponse «aux massacres commis par l'occupation israélienne contre des civils palestiniens», cite la chaîne qatarie Al-Jazeera.
La résistance islamique irakienne est un groupement de factions plus ou moins affiliés à l'Iran et qui revendique régulièrement des frappes contre l'État hébreu. D'ailleurs, le mouvement a insisté sur le fait que ses opérations continueraient en soutien au peuple gazaoui. Pour sa part, Tsahal «a déclaré que des avions de chasse [avaient] abattu les deux drones» lancé par «une milice irakienne», à Eilat, relate The Times of Israël.
Un soutien des milices irakiennes depuis la première heure
Le 23 mai, des drones ont également été lancés vers le territoire israélien avant d'être interceptés par l'armée israélienne. A ce propos, une frappe le 1er avril dernier avait atteint sa cible. Un article de I24 avait alors indiqué que «des sirènes [avaient] retenti dans la nuit de dimanche vers 1h30 du matin à Eilat et dans la région».
Citant une source militaire, «les soldats ont identifié une cible aérienne suspecte qui a pénétré le territoire israélien depuis l'est» et a touché «la zone de la baie d'Eilat», faisant uniquement état de dommages mineurs sur un bâtiment. Tsahal avait dit enquêter pour déterminer les raisons de la non-interception du missile et identifier les failles en matière de sécurité.
La résistance islamique irakienne fait partie de l'axe de la résistance, piloté par Téhéran. Le représentant du mouvement Al-Nujaba, le cheikh Akram Al-Kaabi et le secrétaire général de l'organisation Badr Hadi Al-Amiri avaient d'ailleurs affirmé lors d'une visio-conférence le 3 avril avec le Hezbollah, le Djihad islamique, les Houthis et le Hamas qu'ils continueraient à appuyer les Palestiniens face à l'armée israélienne.
35 800 morts à Gaza, selon le Hamas
Ce soutien à Gaza date du 7 octobre. En effet, Qais Al-Khazali, chef d'Asaïb Ahl Al-Haq, avait déclaré le 7 octobre que son groupe surveillerait l'évolution de la situation tout en étant «prêt» à l'action.
Kataïb Hezbollah, une autre puissante faction armée chiite irakienne, a fait savoir, le 7 octobre, que l'attaque du Hamas «[ouvrirait] la voie à de [nouvelles, ndlr.] mesures de dissuasion stratégique contre l'axe sioniste-américain». Abu Ala Al-Walai, secrétaire général du Kataïb Sayyid Al-Shuhada, a averti, le 8 octobre, que toute implication directe des États-Unis à Gaza en soutien à Israël «transformerait l'ensemble de la présence américaine dans la région en cibles légitimes pour l'"Axe de la Résistance"». Même son de cloche pour l’Alliance du Fatah et le Harakat Hezbollah Al-Nujaba.
Le conflit entre le Hamas et Israël, dans la bande de Gaza, qui exacerbe les tensions dans la région, a été déclenché par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. Attaque sans précédent qui a causé la mort d'environ 1 170 personnes, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne. L'État hébreu a lancé en représailles une opération militaire qui a fait près de 35 800 morts, d'après le ministère de la Santé gazaoui.