Après avoir aidé militairement Israël à faire face aux frappes iraniennes, l'Occident appelle à la retenue pour éviter un embrasement au Moyen-Orient.
Bien qu'ayant participé activement à la défense de l'Etat hébreu, Londres, par l'intermédiaire du Premier ministre Rishi Sunak, a martelé dans un message sur la plateforme X juste après une réunion du G7 le 14 avril «nous continuerons à œuvrer pour mettre fin à la crise à Gaza et éviter une nouvelle escalade régionale». En effet, la Royal Air Force a intercepté plusieurs drones et missiles iraniens survolant le territoire irakien et syrien, a rapporté un article de la BBC.
Même son de cloche du côté de Berlin. Le chancelier allemand Olaf Scholz a indiqué : «l’Allemagne fera tout pour éviter une nouvelle escalade au Moyen-Orient».
«La façon dont Israël a réussi avec les partenaires internationaux et ceux sur place à repousser cette attaque est vraiment impressionnante (...). C'est un succès qu'il ne faut peut-être pas gaspiller, d'où notre conseil de contribuer à la désescalade», a estimé Scholz, lors d'un point presse, pendant une visite en Chine.
«Prenez la victoire»
Un argument identique à celui de Joe Biden. Celui-ci aurait fait savoir à Benjamin Netanyahou qu'ils ne soutiendraient pas une opération israélienne contre l'Iran, a rapporté Axios. «Vous avez obtenu une victoire, soyez-en satisfait», aurait confié le président américain au premier ministre israélien.
Washington a grandement aidé Israël. Les États-Unis, avec l'appui de destroyers européens, ont en effet, selon le Commandement central de l'armée américaine (Centcom) détruit le 14 avril «plus de 80» drones et «au moins six missiles balistiques destinés à frapper Israël depuis l'Iran et le Yémen». Deux navires américains présents dans la région, l'USS Arleigh Burke et l'USS Carney, ont éliminé une demi-douzaine de missiles avant que des avions n'entrent en action, détruisant à leur tour plus de 70 drones iraniens. Une batterie de missiles Patriot a abattu non loin de la ville irakienne d'Erbil, dans le Kurdistan, un autre missile de croisière.
La France convoque l'ambassadeur iranien
Du côté français, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a haussé le ton contre Téhéran. «Demain, j'ai demandé aux services du ministère des Affaires étrangères de convoquer l'ambassadeur d'Iran pour passer» ce «message de fermeté», a déclaré le 14 avril le ministre sur la télévision publique France 2.
Il ne faut pas inverser les responsabilités, a-t-il ajouté. «C'est les Iraniens qui ont attaqué Israël. (...) Ça fait maintenant depuis 1979 que l'Iran a mis au cœur de sa diplomatie la haine contre Israël», a-t-il surenchéri.
Téhéran fait de même avec les diplomates européens
L'Iran a également pris des mesures similaires en convoquant les ambassadeurs britannique, français et allemand, rapporte Irna. Cela fait suite «aux positions irresponsables» de certaines chancelleries européennes.
De plus, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a précisé que «l'appareil diplomatique et les forces armées iraniennes ont agi de manière tout à fait professionnelle, logique et responsable», tout en ajoutant que Téhéran ne cherchait pas à développer des tensions dans la région mais agirait «toujours pour dissuader et punir tout agresseur».
Moscou et Pékin appellent au calme
Pékin et Moscou, deux partenaires de Téhéran, ont également appelé à la retenue au Moyen-Orient. «Nous sommes extrêmement préoccupés par l'escalade des tensions dans la région et nous appelons tous les pays de la région à faire preuve de retenue. Une nouvelle escalade n'est dans l'intérêt de personne», a déclaré ce 15 avril à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
De son côté la Chine a exprimé «sa profonde préoccupation concernant l'aggravation actuelle (de la situation) et appelle les parties concernées à faire preuve de calme et de retenue afin d'éviter une nouvelle escalade».
L’attaque sans précédant de drones et de missiles de l’Iran contre l’Etat hébreu a été déclenchée dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, en représailles d’une frappe imputée à Israël contre le consulat d'Iran à Damas le 1er avril.