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Au Conseil de sécurité, l'Iran revendique son «droit à l'autodéfense» contre Israël

L'Iran a soutenu ce 14 avril au Conseil de sécurité de l'ONU n'avoir « pas eu d'autre choix que d'exercer son droit à l'autodéfense », 24 heures après avoir lancé des centaines de drones et de missiles vers l’Etat hébreu.

L'ONU «a failli à son devoir de maintenir la paix et la sécurité internationales» en ne condamnant pas la frappe du 1er avril contre le consulat iranien à Damas, a soutenu l'ambassadeur d'Iran aux Nations Unies Amir Saeid Iravani, le 14 avril.

«Dans ces conditions, la République islamique d'Iran n'a pas eu d'autre choix que d'exercer son droit à l'autodéfense», a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que Téhéran ne voulait pas d'escalade, mais répondrait à « toute menace ou agression».

L'ambassadeur israélien, Gilad Erdan, a pour sa part appelé le Conseil de sécurité à «imposer toutes les sanctions possibles contre l'Iran avant qu'il ne soit trop tard». Aussi a-t-il comparé l’Etat iranien au troisième Reich.

L’attaque sans précédent de l’Iran contre l’Etat hébreu a été déclenchée dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, en représailles d’une frappe imputée à Israël contre le consulat d'Iran à Damas le 1er avril. Elle fait craindre un embrasement régional, en pleine guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Israël a affirmé avoir «déjoué» cette opération nocturne en abattant, avec l'aide des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France, 99% de plus de 350 projectiles. L'Iran a pour sa part dit avoir «atteint tous ses objectifs». L’agence Irna a signalé que des missiles balistiques avaient atteint une base aérienne israélienne dans le désert de Néguev, minorés par Tsahal.

La Russie souligne le refus de l'escalade de Téhéran

«Nous prenons note du signal de Téhéran selon lequel il ne souhaite pas une nouvelle escalade des hostilités avec Israël», a déclaré le représentant de la Russie à lONU Vassili Nebenzia.

«Nous exhortons vivement Jérusalem-Ouest à suivre son exemple et à abandonner la pratique d'actions militaires provocatrices au Moyen-Orient, qui comportent des risques et des conséquences extrêmement dangereux partout dans le monde dans toute la région, déjà déstabilisée par l'aggravation de la confrontation israélo-palestinienne», a-t-il ajouté.

Aussi a-t-il dénoncé le refus des Occidentaux à condamner la frappe de Damas : «Nous avons appelé nos collègues du Conseil de sécurité à condamner clairement et sans équivoque de telles mesures irresponsables afin qu'elles ne se reproduisent pas», a rappelé Nebenzia, avertissant du risque de voir la situation se répéter.

La région « au bord du précipice » selon Guterres

S'exprimant lors du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a averti que «le Moyen-Orient est au bord du précipice». Il a condamné à la fois l'attaque iranienne et la frappe contre le consulat iranien à Damas, imputée à Israël, soulignant le «principe d'inviolabilité» des établissements diplomatiques.

L’Etat hébreu, accusé par l’Iran, n’a ni démenti ni revendiqué cette frappe.