«Nous exprimons notre plus vive préoccupation face à une nouvelle escalade dangereuse dans la région», a déclaré ce 14 avril, le ministère russe des Affaires étrangères, quelques heures après la fin de l’attaque menée par l’Iran contre Israël.
Dans la nuit, le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) avait annoncé le lancement vers le territoire israélien de «dizaines de missiles et de drones». En alerte, les forces de défense israéliennes, épaulées notamment par les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la Jordanie voisine, ont annoncé avoir «intercepté 99%» des aéronefs lancés contre Israël.
«Nous avons averti à plusieurs reprises que l’incapacité à résoudre de nombreuses crises au Proche-Orient, principalement dans la zone du conflit israélo-palestinien, souvent alimentées par des actions provocatrices irresponsables, entraînerait une tension accrue», a ajouté la diplomatie russe dans son communiqué. Appelant «toutes les parties concernées à faire preuve de retenue», le ministère russe a déclaré espérer que les États de la région «résoudront les problèmes existants par des moyens politiques et diplomatiques».
Frappe contre le consulat iranien : le Conseil de sécurité «n'a pas été en mesure de répondre de manière adéquate», estime Moscou
«Malheureusement, en raison de la position des membres occidentaux, le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas été en mesure de répondre de manière adéquate à l'attaque contre la mission consulaire iranienne» a ajouté la diplomatie russe, rappelant l’enchainement des évènements depuis cette frappe contre le bâtiment diplomatique iranien au cours de laquelle plusieurs hauts gradés du CGRI avaient été tués. Imputé à Israël, c’est cet évènement que la représentation iranienne à l’ONU a mis en avant - durant les frappes iraniennes contre l’État hébreu -, invoquant l’article 51 de la Charte des Nations Unies relatif à la légitime défense.
Depuis le déclenchement du conflit entre le Hamas et Israël, en toile de fond des tensions entre l’État hébreu et la République islamique, la Russie dénonce les conséquences de la politique «destructrice» menée dans la région par Washington.
La diplomatie russe accuse notamment les États-Unis d’avoir «saper le travail des médiateurs internationaux» en ayant voulu «monopoliser» les efforts de médiation et empêcher toute «discussion sur la création d’un État palestinien». Soutien inconditionnel d’Israël, les États-Unis se sont par la suite, opposés des mois durant aux projets de résolution de l'ONU en faveur d’une cessation des hostilités, lesquelles ont exacerbé les tensions dans la région.
En six mois de conflit, plus de 33 700 résidents de Gaza sont morts selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas et plus de la moitié des 2,4 millions de Gazaouis ont dû quitter leur foyer.