« D'un point de vue militaire, le Hamas est vaincu. Ses combattants sont éliminés ou se cachent», a déclaré lors d'une conférence de presse à Sderot le 10 avril Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien. «Ses capacités sont coupées et nous continuerons à frapper ce qui reste», a-t-il ajouté.
Indépendamment des tensions en interne avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou, Benny Gantz a affirmé que «la victoire viendra étape par étape. Nous sommes en route vers elle et nous ne nous arrêterons pas». «Nous entrerons dans Rafah. Nous retournerons à Khan Younès», a-t-il martelé. «Partout où il y a des cibles terroristes, Tsahal sera là», a-t-il ajouté.
Des propos qui interviennent quelques jours après l'annonce, le 7 avril dernier, du retrait de la 98e division de commandos de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Tsahal n'a «plus besoin de rester dans le secteur sans nécessité» stratégique, avait estimé un responsable militaire israélien cité par Haaretz.
Pour les ennemis d'Israël au contraire, l'opération de Tsahal dans la bande de Gaza, qui est entrée dans son septième mois, un échec. Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, avait insisté le 7 avril lors d'une réunion avec l'ensemble des adversaires régionaux de l'Etat hébreu que la résistance palestinienne continuait «de rester ferme sur le terrain et sur tous les axes de combat». «Toutes les illusions que l'ennemi créait sur lui-même, sur son armée et sur ses capacités sont tombées», avait ajouté le dirigeant palestinien. Le 10 avril au soir, celui-ci a annoncé la mort de trois de ses fils dans une frappe israélienne.
Outre les questions militaires, Benny Gantz a également abordé les questions relatifs aux alliances régionales. Selon I24, le membre du cabinet de guerre israélienne souhaite former un bloc au Moyen-Orient autour des Etats-Unis dans la continuation des accords d'Abraham. Des propos qui interviennent alors que les tensions se sont accumulées entre l'administration Biden et Benjamin Netanyahou, et après une frappe imputée à Israël contre le consulat iranien en Syrie, qui fait craindre une escalade régionale.
Menaces lancinantes sur Rafah
Benjamin Netanyahou lui aussi ne veut pas lâcher Rafah. Assurant que l'armée israélienne allait détruire les derniers bataillons du Hamas dans cette ville, le premier ministre avait déclaré le 9 avril «il n'y a aucune force au monde qui nous empêchera de le faire», en soulignant que le mouvement palestinien «ne continuera pas à exister».
Le Premier ministre israélien a détaillé sa stratégie : «premièrement, ramener les otages. Nous les ramènerons tous. Deuxièmement, éliminer le Hamas. Troisièmement, faire en sorte que Gaza ne représente plus une menace pour Israël», avant d'en ajouter un quatrième pour vaincre l'axe iranien dont fait partie le Hamas.
Pour l'heure, les Américains ont affirmé que les Israéliens n'avaient pas fourni de date quant à une potentielle opération terrestre dans le sud de l'enclave gazaouie. «Non, nous n'avons pas de date pour une opération, du moins une qui nous a été communiquée par les Israéliens», a déclaré le 9 avril Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Washington, aux côtés de son homologue britannique David Cameron.
Une deuxième trêve toujours incertaine
En ce qui concerne les négociations, le plan présenté au Caire par les médiateurs américain, égyptien et qatari prévoit d'abord une trêve de six semaines, un échange d'otages israéliens et de centaines de prisonniers palestiniens, l'augmentation de l'aide humanitaire et le retour des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, rapporte une source du Hamas citée par l'AFP. Le mouvement islamique étudierait toujours l'offre.