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Nations unies : Lavrov dénonce «l’assistance maniaque» des Occidentaux à l’Ukraine

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, Sergueï Lavrov a dénoncé ce 22 janvier l’attitude des chancelleries occidentales qui continuent d’armer l’Ukraine. Une intervention à New York, du chef de la diplomatie russe, qui survient au lendemain d’une frappe meurtrière contre un marché de Donetsk.

Lors d’une intervention au Conseil de sécurité des Nations Unies ce 22 janvier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a vivement critiqué «l’assistance maniaque» que les Occidentaux apportent à l’Ukraine, l'incitant à poursuivre «des opérations militaires insensées».

Celui-ci a notamment dénoncé le «cynisme» dont fait part, à ses yeux, l’administration Biden, renvoyant à des propos tenus par le Secrétaire d’État Anthony Blinken le 7 décembre 2023, jour où une importante enveloppe d’aide militaire avait été soumise au vote du Congrès.

«Nous avons notamment appris, grâce à leurs déclarations, que près de 90% du budget militaire alloué au régime de Kiev par les Américains reste aux États-Unis, vise à développer le complexe militaro-industriel et à moderniser les armements, les vieilles armes quant à elles sont utilisées en Ukraine», a fustigé le chef de la diplomatie russe.

Ce dernier a par ailleurs souligné le nombre important d’entreprises et usines, «notamment de production de lithium», qui «ont été vendues aux Américains». «Les terres arables du pays leur ont également été vendues, à bas coût et de manière indéfinie», a poursuivi le diplomate.

«Il n’est donc pas question de financer une guerre – qui a déjà fauché des centaines de milliers de vies en Ukraine – mais de mener des projets commerciaux rentables», a fustigé Sergueï Lavrov.

Les Européens «devraient enfin se réveiller et comprendre qu’en aidant le régime de Zelensky, les États-Unis font non seulement la guerre à la Russie, mais œuvrent également à affaiblir l’Europe en tant que concurrent économique», a assuré le diplomate, évoquant au passage le cas du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 fin septembre 2022.

Ukraine : une guerre par procuration de l’Occident contre la Russie

Le ministre russe des Affaires étrangères est également revenu sur les frappes meurtrières qui ont eu lieu fin décembre contre le centre-ville de Belgorod le 30 décembre 2023, ainsi que sur un marché de Donetsk le 21 janvier. Des frappes qui ont respectivement tué 25 et 27 personnes. «Le sang de dizaines de civils, ayant perdu la vie, est sur les mains et la conscience de ceux qui arment le régime de Zelensky tout en affirmant officiellement que les autorités de Kiev ont le droit de choisir leurs propres objectifs», a accusé Sergueï Lavrov.

Ce dernier a alors dressé un parallèle avec le bombardement de Dresde à la fin de seconde guerre mondiale, ville allemande bombardée par les Anglo-saxons «sans que la moindre nécessité militaire le justifie», tuant en quelques jours des dizaines de milliers de civils. «Plus récemment», a poursuivi le diplomate, «ils ont rayé de la carte» les villes irakienne de Mossoul et syrienne de Raqqa. Deux bastions de l’Etat islamique au Moyen-Orient, dont la reprise en 2017 par les forces irakiennes et kurdes, épaulées par la coalition, a causé la mort de milliers de civils.

«Ils ont trouvé des personnes prêtes à mettre en œuvre leurs instincts barbares», dénonce Lavrov, ajouant que «l’Occident peut ainsi faire la guerre à la Russie avec les Ukrainiens sans sacrifier ses propres soldats».

«Toutes ces formules nous mèneront dans l’impasse»

Le chef de la diplomatie russe a réitéré que Moscou n'avait «jamais refusé les négociations». «Ceci étant dit, il ne s’agit pas de négocier avec pour objectif de maintenir au pouvoir les autorités de Kiev et de préserver leurs fantasmes, mais plutôt (...) de régler les causes profondes de la situation tragique en Ukraine», a-t-il insisté.

«Tout autre plan ou formule de paix – plans et formules que continuent de porter le régime de Kiev et de ses parrains – ne vise pas à la paix et ne sert que de prétexte pour poursuivre la guerre et continuer de recevoir des fonds des contribuables occidentaux», a dénoncé le diplomate.  

De Copenhague à Davos, en passant par Djeddah, l’Ukraine et ses alliés occidentaux promeuvent depuis des mois la «formule Zelensky». Une formule, en dix points, correspondant selon Moscou aux seules exigences de Kiev et à laquelle le président ukrainien tente de rallier depuis des mois le plus de pays possibles. Parmi ces points, notamment, Kiev exige le contrôle de tous les territoires sur lesquels il estime être souverain, ainsi que des réparations.

«Nous regrettons que le secrétaire de l’ONU ait mis en danger sa réputation en participant aux réunions au format surréaliste de Copenhague», a par ailleurs déclaré Sergueï Lavrov.