La chaîne américaine de fast-food McDonald's subit, selon son patron, les conséquences de la guerre entre l'armée israélienne et le Hamas. Bloomberg rapporte que le PDG de la société américaine Chris Kempczinski a affirmé le 4 janvier que la guerre au Moyen-Orient avait eu un impact négatif sur les ventes de l'entreprise.
«Je reconnais également que plusieurs marchés au Moyen-Orient et certains en dehors de la région subissent un impact commercial significatif et la désinformation associée qui affecte des marques comme McDonald's», a-t-il écrit sur le réseau LinkedIn.
«C’est décourageant et sans fondement», a-t-il regretté. «Dans tous les pays où nous opérons, y compris dans les pays musulmans, McDonald’s est fièrement représenté par des propriétaires exploitants locaux», a-t-il encore remarqué.
La chaîne de fast-food avait été accusée de soutenir l'opération militaire israélienne contre le Hamas, après l'annonce faite en octobre par sa franchise en Israël, via la société Alonyal Limited, qu'elle offrirait des repas «aux soldats israéliens», ainsi qu'«à la police, aux hôpitaux, aux forces de secours» et aux habitants des zones limitrophes de la bande de Gaza.
Des McDo boycottés et vandalisés au Moyen-Orient
À l'inverse, les autres franchises du Moyen-Orient, avaient annoncé qu'elles feraient des donations à destination de la population de l'enclave gazaouie. Selon des informations rapportées par le média qatari Al-Jazeera, les fast-foods d’Arabie saoudite, d’Oman, du Koweït, des Émirats arabes unis, de Jordanie, d’Égypte, de Bahreïn et de Turquie ont promis de réunir plus de 3 millions de dollars pour les habitants du territoire palestinien.
Cela n'a pas empêché plusieurs enseignes d'être vandalisées et boycottées, la marque restant dans l’imaginaire collectif un symbole associé aux États-Unis, allié indéfectible d’Israël. Un article du Washington Post, datant du 22 octobre dernier, indiquait que suite à la frappe sur l'hôpital al-Shifa a Gaza le 17 octobre, plusieurs établissements de l'enseigne avaient été pris pour cible par des manifestants en Turquie, au Liban et en Jordanie.
McDonald's n'est pas la seule marque américaine a subir le contrecoup de la guerre entre l'armée israélienne et le Hamas. Starbucks, bien que n'étant ni présent en Israël ni dans les territoires palestiniens, constate également une baisse de ses activités depuis le début du conflit au Proche-Orient.
Début octobre, l'entreprise américaine avait attaqué en justice un syndicat de la compagnie qui avait utilisé son logo pour publier un message de soutien à la cause palestinienne, Starbucks affirmant ne pas avoir de position officielle sur la guerre et craignant que le message du syndicat sème la confusion chez ses clients, selon l'agence Associated Press. Cette dernière relate notamment que, quelques jours avant la publication de son article, à New York, à quelques heures d'intervalle, un établissement avait été tagué avec des graffitis propalestiniens, alors que les salariés d'un autre établissement s'étaient vu accusés d'être anti-israéliens. L'accrochage judiciaire entre Starbucks et le syndicat avait entraîné des appels au boycott de la marque.
Voulant répondre aux accusations, le PDG Laxman Narasimhan avait publié le 19 décembre une lettre adressée à ses employés, dans laquelle il déclarait : «Notre position est claire. Nous défendons l’humanité.» Il indiquait notamment que ceux qui s'en prenaient aux enseignes avaient été «influencés par une fausse déclaration sur les réseaux sociaux».