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«Nous n'abandonnerons pas» : le Qatar se dit déterminé à poursuivre ses efforts diplomatiques pour Gaza

Les efforts de médiation en vue d'une trêve dans la bande de Gaza se poursuivent en dépit des bombardements israéliens incessants qui «réduisent les possibilités», a affirmé le 10 décembre le Premier ministre du Qatar. Le veto américain au projet de résolution de cessez-le-feu a aggravé la situation diplomatique.

«Nos efforts, déployés par l'Etat du Qatar conjointement avec nos partenaires, se poursuivent. Nous n'abandonnerons pas», a assuré le 10 décembre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani lors du Forum de Doha. 

Le Qatar a joué un rôle clé dans les négociations ayant abouti à la trêve de sept jours fin novembre, au cours de laquelle des dizaines d'otages israéliens ont été échangés contre des prisonniers palestiniens, jusqu'à la reprise des combats le 1er décembre. 

Les Etats-Unis, principaux alliés d'Israël dans cette guerre, ont mis le 8 décembre leur veto à une résolution appelant à un cessez-le-feu.

«Nous allons continuer, nous sommes déterminés à faire libérer les otages, mais nous sommes également déterminés à arrêter la guerre», a encore dit le Premier ministre du Qatar. Mais, a-t-il concédé, «nous ne voyons pas la même volonté de la part des deux parties» et «la poursuite des bombardements réduit nos possibilités ». 

«Paralysie» de l'ONU 

S'adressant avant lui lors du même évènement, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré la « paralysie » des Nations unies face à la guerre, disant regretter que le Conseil de sécurité n'ait pas voté en faveur d'un cessez-le-feu. 

Guterres a estimé que le Conseil de sécurité était « paralysé par des divisions géostratégiques », compromettant sa capacité à trouver des solutions à la guerre. « L'autorité et la crédibilité du Conseil de sécurité ont été gravement compromises » par sa réponse tardive au conflit, une atteinte à sa réputation aggravée par le veto américain, a-t-il encore dit.

Le projet de résolution avait été préparé après l'invocation sans précédent par le secrétaire général de l'ONU de l'article 99 de la Charte des Nations unies lui permettant d'attirer l'attention du Conseil de sécurité sur un dossier qui «pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales».

«J'ai réitéré mon appel à déclarer un cessez-le-feu humanitaire (...) malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué à le faire», a regretté Guterres. «Je peux promettre que je ne renoncerai pas», a-t-il ajouté. «Nous courons un risque grave d'effondrement du système humanitaire», a-t-il en outre averti. «La situation évolue rapidement vers une catastrophe aux implications potentiellement irréversibles pour les Palestiniens dans leur ensemble et pour la paix et la sécurité dans la région. »

S'exprimant également lors du Forum de Doha, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a estimé que les Etats-Unis devraient être «tenus responsables» de la mort de civils à Gaza, après leur veto. 

«Israël pense qu'il n'a pas de comptes à rendre», selon Safadi

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymane Safadi, a lui accusé Israël d'entraîner la région «plus profondément dans l'océan de la mort». «Israël pense simplement qu'il peut le faire, qu'il n'a pas de comptes à rendre», a-t-il affirmé à Doha. 

«Nos efforts, déployés par l'Etat du Qatar conjointement avec nos partenaires, se poursuivent. Nous n'abandonnerons pas», a assuré le 10 décembre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani lors du Forum de Doha. 

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien depuis la bande de Gaza. Selon les autorités israéliennes, 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 personnes ont été enlevées. Les bombardements israéliens menés en représailles sur la bande de Gaza ont fait plus de 17 700 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.