L'état-major des armées françaises a indiqué dans un communiqué le 10 décembre que la frégate multi-missions Languedoc, qui opère en mer Rouge, avait abattu ces drones qui se dirigeaient vers elle.
«L'interception et la destruction de ces deux menaces caractérisées» ont eu lieu dans la nuit du 9 au 10 décembre, à 110 kilomètres des côtes yéménites, à la hauteur de Hodeida, port du nord du Yémen sous contrôle des rebelles Houthis.
Ces derniers ont menacé samedi 9 décembre d'attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas une aide d'urgence.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux avant l'annonce française, les Houthis ont déclaré qu'ils «empêcheraient le passage des navires se dirigeant vers l'entité sioniste» si les habitants du territoire palestinien, bombardé par Israël depuis deux mois, ne recevaient pas plus d'aide humanitaire, comme de la nourriture et des médicaments.
Le Hamas, membre de ce qu'il nomme «l'axe de la résistance» contre Israël, aux côtés notamment du Hezbollah libanais et des Houthis, a salué la décision «courageuse et audacieuse» des rebelles yéménites.
«Nous appelons les pays arabes et musulmans à user de toutes leurs capacités, sur la base de leurs responsabilités historiques et par esprit chevaleresque, pour lever le siège de Gaza», a ajouté le Hamas dans ce communiqué transmis à l'AFP.
«Siège naval»
Cette dernière mise en garde des Houthis survient dans un contexte de tensions accrues en mer Rouge depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre après une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien en sol israélien.
En représailles, Israël bombarde la bande de Gaza qu'elle assiège depuis le 9 octobre. L'aide humanitaire y entre au compte-gouttes et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, évoque un «contexte humanitaire cauchemardesque».
Or, quel que soit le pavillon sous lequel les navires naviguent ou la nationalité de leurs propriétaires ou opérateurs, ceux à destination d'Israël «deviendront une cible légitime pour nos forces armées», estiment les Houthis.
Tous les «navires liés à Israël ou qui transporteront des marchandises» vers Israël ne sont pas les bienvenus en mer Rouge, zone stratégique située entre le nord-est de l'Afrique et la péninsule arabique, ont-ils ajouté.
Menaces israéliennes
Côté israélien, le chef du Conseil national de la sécurité, Tzachi Hanegbi, a dénoncé un «siège naval». «Si le monde ne s'occupe pas de ça, parce qu'il s'agit d'un problème d'ordre international, nous agirons pour mettre un terme à ce siège naval», a-t-il prévenu.
La semaine dernière, les Houthis avaient attaqué deux navires au large des côtes yéménites, dont un navire battant pavillon des Bahamas, affirmant qu'ils appartenaient à des Israéliens.
Un destroyer américain avait abattu la semaine dernière trois drones en portant assistance à des navires commerciaux en mer Rouge visés par des attaques depuis le Yémen, selon Washington, qui avait dénoncé «une menace directe» pour la sécurité maritime.
Le 19 novembre, les Houthis se sont emparés du navire marchand Galaxy Leader qui appartient à une société britannique elle-même propriété d'un homme d'affaires israélien.
Les Houthis ont également lancé une série de drones et de missiles en direction d'Israël. De nombreux engins ont été interceptés par Israël ou des bateaux de guerre américains.