Le test du missile balistique intercontinental (ICBM) américain Minuteman III, tiré vers les îles Marshall depuis la base de Vandenberg, en Californie, ne s’est pas passé comme prévu. Dans un communiqué publié le 1er novembre, l’Air Force Global Strike Command a annoncé avoir «mis fin en toute sécurité» à l’essai en le faisant exploser en plein vol, «en raison d’une anomalie».
Du côté de l’US Air Force, on temporise, d’autant plus qu’une délégation sud-coréenne avait été conviée pour assister à cet essai. «Le commandement tire des leçons de chaque lancement test», a déclaré une porte-parole. «La collecte des données du lancement permet d'identifier et de corriger tout problème avec le système d'arme afin de garantir la fiabilité et la précision continues du Minuteman III», a-t-elle ajouté concernant ce missile présenté par l’armée américaine comme «le produit de près de 60 ans d'amélioration continue».
Un missile dont les Américains procèdent à des tirs fréquents. «Ce type de tests a été effectué plus de 300 fois et n'a rien à voir avec les événements mondiaux actuels», avait déclaré l'armée de l'air américaine début septembre, à l’occasion d’un essai réussi. Mis en service dans les années 70, l’armée américaine disposerait de 400 exemplaires de ces engins à capacité nucléaire produits par Boeing et répartis dans des silos sur des bases de l’US Air Force du Wyoming, du Montana et du Dakota du Nord.
Plusieurs échecs récents, malgré un demi-siècle d’essais
En mai 2021, la procédure de lancement d’un Minuteman III avait été interrompue en raison d’un souci technique. Fin juillet 2018, un autre missile avait dû être détruit en vol en raison d’une «anomalie». Même scénario en juillet 2011, où un engin avait été détruit en vol, dans la foulée d’un autre échec cinq semaines plus tôt.
Quant au successeur du Minuteman III, le Sentinel, qui doit en prendre la relève dans les années 2030 pour la bagatelle de 96 milliards de dollars (pour leurs seuls développement et acquisition), semble avoir pris un mauvais départ. Lors de son premier essai, en juillet 2022, le missile avait explosé avant même de prendre son envol.
Si le Minuteman est actuellement le seul missile tiré du sol de l'arsenal nucléaire des Etats-Unis, celui-ci comporte également les missiles mer-sol Trident, déployés à bord de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de classe Ohio, ainsi que des bombes à gravité B-61 transportables par les bombardiers stratégiques B-2 et B-52.