Le royaume jordanien a annoncé le 1er novembre qu'il rappelait «immédiatement» son ambassadeur en Israël pour protester contre l'offensive de Tsahal dans la bande de Gaza. «Aujourd'hui, le ministre des Affaires étrangères Ayman Al-Safadi a décidé de rappeler immédiatement l'ambassadeur jordanien en Israël», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Nous rejetons et condamnons la guerre israélienne continue à Gaza qui tue des innocents, provoque une catastrophe humanitaire sans précédent», a affirmé le communiqué, en mettant en garde contre une «expansion» de cette guerre, qui «menacerait la sécurité de l'ensemble de la région ainsi que la sécurité et la paix mondiales».
Ayman Al-Safadi, a ajouté le ministère, a appelé les «autorités compétentes à demander au ministère israélien des Affaires étrangères de ne pas renvoyer en Jordanie son ambassadeur, qui avait précédemment quitté le royaume».
En Israël, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lior Haiat a affirmé que son pays déplorait la décision du gouvernement jordanien. Israël «se concentre sur la guerre imposée par l'attaque terroriste meurtrière du mouvement terroriste Hamas», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Depuis le 7 octobre, plusieurs manifestations de solidarité avec les Palestiniens ont eu lieu à Amman pour réclamer l'annulation du traité de paix entre la Jordanie et Israël et la fermeture de l'ambassade israélienne.
La Jordanie partage sa frontière avec Israël et la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. La dernière fois où la Jordanie avait rappelé son ambassadeur en Israël remonte à 2019. Elle avait alors voulu protester contre le refus d'Israël de libérer deux Jordaniens détenus depuis plusieurs mois.
Plusieurs ambassadeurs sud-américains rappelés
«Un retour des ambassadeurs est tributaire de l'arrêt de la guerre menée par Israël contre Gaza […] et de la fin de toutes les mesures qui privent les Palestiniens de leur droit à la nourriture, à l'eau, aux médicaments, et leur droit à une vie sûre et stable sur leur sol national», a déclaré le 1er novembre le ministère.
La veille, le roi Abdallah II de Jordanie avait souligné, lors d'un appel téléphonique avec le président américain Joe Biden, «la nécessité de cesser le feu et d'œuvrer à une trêve humanitaire immédiate à Gaza, en garantissant un accès ininterrompu à l'aide humanitaire».
Lors d'un sommet au Caire le 21 octobre, Abdallah II s'était insurgé contre le fait que le monde était «silencieux» face aux bombardements israéliens. «Le monde arabe l'entend clairement : les vies palestiniennes valent moins que les vies israéliennes».
L'Egypte a été le premier pays arabe a signer un traité de paix avec Israël, en 1979. A partir d'août 2020, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël.
En-dehors du Moyen-Orient, la Bolivie a rompu le 31 octobre ses relations diplomatiques avec Israël, alors que le Chili et la Colombie ont annoncé le même jour qu'ils rappelaient leurs ambassadeurs en Israël pour protester respectivement contre d'«inacceptables violations du droit humanitaire par Israël» et «le massacre du peuple palestinien».
Selon les autorités israéliennes, au moins 1 400 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils, la plupart le jour de l'attaque du 7 octobre.
Dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, près de 8 800 personnes, dont 3 648 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens, selon un communiqué du ministère de la Santé du Hamas.