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Les pays arabes et Israël s'affrontent à la tribune de l'ONU

Représentants israélien et des pays arabes ont échangé de vives accusations le 26 octobre à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU qui se penche à son tour sur la guerre entre Israël et le Hamas après l'échec du Conseil de sécurité à agir.


«Israël transforme Gaza en enfer sur Terre perpétuel. Le traumatisme hantera des générations entières», a lancé le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi au nom des 22 pays du groupe arabe, le 26 octobre à la tribune de l’ONU.

«Le droit à l'autodéfense n'est pas un permis de tuer dans l'impunité, une punition collective n'est pas de l'autodéfense, c'est un crime de guerre», a-t-il asséné.

Depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, plus de 7 000 personnes ont été tuées dans la bande Gaza pilonnée par Israël selon le ministère de la Santé du Hamas, et plus de 1 400 en Israël, essentiellement le jour de l'attaque du Hamas, d'après les autorités israéliennes. 

«Pour arrêter cette folie, choisissez la justice »

«Pour arrêter cette folie, vous avez une chance de faire quelque chose, d'envoyer un signal important. Choisissez la justice, pas la vengeance», a lancé l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour devant les 193 Etats membres de l'ONU.

«Ne ratez pas cette chance. Des vies en dépendent et toute vie est sacrée. S'il vous plaît, sauvez des vies, sauvez des vies, sauvez des vies. Votez pour notre projet de résolution», a-t-il plaidé, la voix serrée par l'émotion.

Alors que le Conseil de sécurité a exposé ses divisions en rejetant en moins de deux semaines quatre résolutions sur la guerre entre Israël et le Hamas, les pays arabes espèrent que l'Assemblée générale, où les rapports de force sont différents et où aucun pays n'a de droit de véto, puissent prendre position, même si ses résolutions ne sont pas contraignantes.

La Jordanie a fait circuler un projet de résolution encore en discussion, qui devrait être soumis au vote le 27 octobre. Le texte, vu par l'AFP, est largement centré sur la situation humanitaire, appelant à un «cessez-le-feu immédiat» et un accès humanitaire «sans entrave» à la bande de Gaza. Il réclame également «à toutes les parties» de «protéger les civils», mais il ne mentionne pas les attaques du Hamas.  

«Ceux qui ont rédigé la résolution disent se préoccuper de la paix mais les meurtriers dépravés qui ont commencé cette guerre ne sont même pas mentionnés», a fustigé l'ambassadeur israélien Gilad Erdan. «Cette résolution est une insulte à votre intelligence, et sa place est dans les poubelles de l'Histoire», a-t-il jugé.