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F-16 en Ukraine : «Une menace nucléaire de l'Occident» aux yeux de Moscou, avertit Lavrov

Au lendemain de l'annonce de la future formation, par des membres de l’OTAN, de pilotes ukrainiens sur des F-16, Sergueï Lavrov a lancé un avertissement sur les risques pour la paix internationale que représenterait la livraison à Kiev de ces avions.

«Je veux attirer votre attention sur les risques de confrontation directe avec la Russie créés par les Etats-Unis et leurs satellites de l'OTAN, qui peuvent entraîner des conséquences catastrophiques», a averti le chef de la diplomatie russe dans une interview à Lenta.ru publiée ce 12 juillet.

Lors du sommet de l'OTAN à Vilnius qui s'est achevé le 12 juillet, le ministre ukrainien de la Défense a annoncé que 11 membres de l'Alliance atlantique s'étaient entendu pour entraîner des pilotes ukrainiens à manœuvrer des F-16. Les pilotes commenceront par être formés à partir du mois d'août au Danemark, jusqu'à l'ouverture d'un centre en Roumanie, ont annoncé des responsables en marge du sommet.

Le premier groupe de pilotes devrait être prêt début 2024. Les autres pays qui encadreront la formation sont les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Suède et le Canada.

Un premier pas vers la livraison des F-16 à Kiev

Le 12 juillet, Jake Sullivan a déclaré sur ABC News que la probabilité était «forte» que des F-16 soient livrés à l'Ukraine. Il a ajouté que les appareils leur seraient fournis par des pays européens.

«Joe Biden a décidé, en étroite concertation avec nos alliés, de démarrer l'entraînement des pilotes ukrainiens sur les F-16. Cela prendra un certain temps. Puis il y aura la livraison des F-16, probablement par des pays européens qui en disposent», a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président américain.

Le 19 mai, à l’occasion de l’ouverture du G7 à Hiroshima, la Maison Blanche avait annoncé le feu vert de Joe Biden à la livraison de F-16 à l’Ukraine. Cet accord faisait suite à l’annonce, deux jours plus tôt, par les Premiers ministres britannique et néerlandais, de la création d’une «coalition internationale» visant à doter Kiev de «capacités aériennes de combat, en soutenant tout, de la formation à l'achat d'avions F16».

«Un arrêt des combats n'est clairement pas au programme des Anglo-Saxons», selon Lavrov

Lors de l'interview, Sergueï Lavrov a rappelé que «pour la partie russe, il fallait toujours préférer la paix aux combats». En outre, il a mentionné qu'«au printemps 2022 un accord avait presque était atteint avec la partie ukrainienne». Celui-ci comprenait le retour de l'Ukraine à un statut neutre, son renoncement à intégrer l'OTAN et son renoncement à l'arme nucléaire.

«Néanmoins, tous ces efforts ont été anéantis par les Anglo-Saxons, pour qui l'arrêt des combats n'est clairement pas au programme. Ils ont été et demeurent obsédés par l'idée fixe d'infliger une défaite stratégique à la Russie», a regretté le diplomate. Ce dernier estime que «les actes agressifs des pays inamicaux créent une menace existentielle pour la Russie». «Nous userons de tous les moyens possibles pour défendre notre droit à un développement libre et souverain», a assuré Sergueï Lavrov.