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Pour Stoltenberg, la sécurité est un «enjeu mondial», Lavrov balaie son «néo-colonialisme»

Au lendemain du sommet de Vilnius, Sergueï Lavrov a plaidé pour une résistance à la volonté hégémonique de l'OTAN et dénoncé la déstabilisation amorcée via l'Aukus dans la région Asie-Pacifique.

«Leur ligne n’aura pas le dessus», a prévenu le chef de la diplomatie russe après le sommet de l’Alliance atlantique à Vilnius. Sergueï Lavrov s'exprimait ce 13 juillet à Djakarta, lors d'une conférence de presse en marge du sommet des ministres des affaires étrangères de l'Asean auquel il était invité.

Les «documents doctrinaux de l'OTAN qualifient la Russie et la Chine de menaces pour l'Alliance», a pointé le chef de la diplomatie russe. «Cela montre la nécessité de résister aux formes nouvelles de colonialisme et d'hégémonie sur le monde», qui sont selon Lavrov des «infractions à la Charte de l'ONU».

Aussi a-t-il ironisé sur la «folie des grandeurs» des dirigeants occidentaux, évoquant la tirade de Josep Borrell qui, en octobre 2022, avait assimilé l’Union européenne à un «jardin» et le reste du monde à une «jungle».

Extension du domaine de l'OTAN

«L’OTAN est une alliance régionale, mais elle fait face à des défis mondiaux», a en effet déclaré le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg le 12 juillet, alors qu’il présidait une réunion du Conseil de l’Atlantique Nord à Vilnius. Réunion à laquelle ont participé les chefs d’État et de gouvernement de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la République de Corée. Le dirigeant de l'Alliance atlantique a de surcroît ajouté que les «affirmations de puissance de la Chine à l’échelon mondial» et «la guerre menée par Moscou contre l’Ukraine» exigeaient une coopération «plus étroite encore» entre l’OTAN, l’UE et « les partenaires de l’Indo-Pacifique».

Invité à Djarkata pour le sommet des ministres des Affaires étrangères de l’Asean, Sergueï Lavrov a salué les dirigeants de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est, qui parviennent selon lui à résister aux pressions occidentales dans la zone Asie-Pacifique. Mentionnant explicitement l’Aukus, l’alliance entre les Etats-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne, Sergueï Lavrov a dénoncé la mise en œuvre de « projets de déploiement d’armes nucléaires» dans des pays qui n’en sont pas équipés.

De son côté, la diplomatie chinoise a déclaré le 12 juillet rejeter et s'opposer «fermement» au communiqué conjoint des 31 membres de l'OTAN, émis la veille à l'occasion du sommet de l'Alliance à Vilnius, évoquant les «ambitions déclarées» et les «politiques coercitives» de Pékin qui «défient nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs».