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La Serbie se dit prête à une coopération militaire avec les Etats-Unis, mais entend rester neutre

Le 6 juin, des diplomates occidentaux sont arrivés à Belgrade pour rencontrer Aleksandar Vucic suite aux troubles dans le nord du Kosovo. A l'issue de la rencontre, le président serbe s'est dit prêt à envisager de coopérer avec les Américains.

Le président serbe Aleksandar Vucic a assuré que son pays, tout en restant neutre, était prêt à développer un partenariat avec l'armée américaine dans le but de maintenir la paix et la stabilité dans la région, a relaté l'agence de presse Tanjug.

Le 6 juin, le chef d'Etat serbe a accueilli à Belgrade une délégation de diplomates américains et européens afin de tenter de trouver une solution d'apaisement suite aux troubles qui ont agité récemment le nord du Kosovo.

Une déclaration qui intervient aussi après qu'Aleksandar Vucic se soit plaint au mois de mai des pressions constantes pour aligner la position serbe sur celle du bloc occidental face au conflit ukrainien, notamment quant aux sanctions imposées par Washington et Bruxelles. 

Cette réunion survient quelques jours après les violents heurts ayant opposé à Zvecan, dans le nord du Kosovo, des Serbes à des soldats de la paix de la KFOR, la force multinationale dirigée par l'OTAN. Les Serbes du nord du Kosovo protestaient contre la mise en place de maires albanais par les autorités autoproclamées de Pristina, malgré une élection boycottée n’ayant vu que 3% de participation.

Tensions au Kosovo : Pristina accuse Belgrade

Belgrade et Pristina ont été sommés de désamorcer les tensions par les capitales occidentales, qui soutiennent habituellement le Kosovo. Les autorités autoproclamées de Pristina se sont dites «ouvertes» à la tenue de nouvelles élections dans les localités concernées, tout en fustigeant l'attitude du président serbe, qu'elles accusent d'avoir joué un rôle dans la récente poussée de violences.

Début février, avant une rencontre avec le représentant spécial de l'UE pour le dialogue entre Belgrade et Pristina Miroslav Lajcak, le président serbe avait déclaré sur les réseaux sociaux que l'Occident ne pouvait «que rêver» à ce que Belgrade reconnaisse l'indépendance du Kosovo. Quelques jours plus tôt, devant le Parlement serbe, Aleksandar Vucic avait répété – à plusieurs reprises – qu’il ne «reconnaitrai[t] jamais l’indépendance du Kosovo».

Bruxelles mène depuis des années une médiation entre Belgrade, candidat à l'UE, et Pristina, afin de tenter de normaliser leurs relations en vue de les intégrer dans le bloc européen. Normalisation à laquelle pousse également Washington. Le Kosovo a unilatéralement déclaré son indépendance de la Serbie en 2008. Reconnue par les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux, cette sécession ne l’est pas par Belgrade ni par la Russie, la Chine, l’Inde ou encore cinq pays de l’Union européenne.