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Nord du Kosovo : après les violences, Pristina se dit «ouvert» à de nouvelles élections

Donika Gervalla-Schwarz, qui se présente comme ministre des Affaires étrangères du Kosovo, s'est déclarée favorable à de nouvelles élections dans le nord de la province. Elle a également accusé le président serbe de vouloir déstabiliser les Balkans.

La cheffe de la diplomatie des autorités autoproclamées du Kosovo a déclaré le 6 juin que Pristina était ouvert à la tenue de nouvelles élections dans quatre municipalités à majorité serbe, où la nomination de maires albanais a conduit à des affrontements entre des manifestants et des soldats de l'OTAN. «Nous sommes ouverts à de nouvelles élections dans ces quatre municipalités» du nord du Kosovo, a ainsi déclaré depuis Prague Donika Gervalla-Schwarz.

Des manifestations ont éclaté au sein de ces municipalités du nord de la province sécessionniste après l'installation par les autorités de Pristina de maires d'origine albanaise, élus suite à des élections locales très largement boycottées par la population serbe majoritaire, qui n'ont vu que 3% de participation.

Des militaires turcs au Kosovo

Le 5 juin, des militaires turcs sont arrivés dans la province pour renforcer la Force multinationale dirigée par l'OTAN (KFOR) après des affrontements avec des manifestants serbes au cours desquels 30 de ses soldats ont été blessés.

A l'issue d'une rencontre avec le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky, Donika Gervalla-Schwarz a estimé que «pour avoir de nouvelles élections, nous avons besoin d'étapes intermédiaires, car déclarer de nouvelles élections alors que l'autre partie déclare qu'elle les boycottera à nouveau n'a pas de sens».

Elle a accusé le président serbe Aleksandar Vucic d'avoir joué un rôle dans les violences récentes en voulant «rendre le Kosovo instable» et changer «la réalité des Balkans». «Je suis profondément convaincue que cette violence n'est pas liée à ces quatre municipalités, ni à ces élections», a-t-elle ajouté.

Belgrade, qui entend défendre les Serbes du Kosovo, avait annoncé mettre son armée en état d'alerte suite aux premiers heurts opposant des manifestants à la police kosovare.

Belgrade et Pristina ont été sommés de désamorcer les tensions par les capitales occidentales, qui soutiennent habituellement le Kosovo. Le coup de force, dans ces localités, de la part des autorités autoproclamées de ce territoire, a néanmoins été condamné par Washington, Paris ainsi que l'OTAN.

«Nous condamnons cette violence et en même temps nous montrons que nous sommes ouverts», l'objectif étant de «trouver des moyens non seulement pour arrêter cette violence maintenant, mais aussi pour prendre des mesures pour prévenir la violence à l'avenir», a déclaré Donika Gervalla-Schwarz.

Le Kosovo a unilatéralement déclaré son indépendance de la Serbie en 2008. Reconnue par les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux, cette sécession ne l’est pas par Belgrade ni par la Russie, la Chine, l’Inde ou encore cinq pays de l’Union européenne.