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En manque de reconnaissance, un agent du BND préférait espionner pour la CIA

Un Allemand suspecté d’être un agent triple, est poursuivi pour trahison et a admis lundi espionner pour le compte de la CIA, expliquant à la cour l’avoir fait car il n’était pas satisfait de son emploi dans les services allemands.

Un Allemand, suspecté d’être un agent triple, poursuivit pour trahison a admis lundi espionner pour le compte de la CIA, expliquant à la cour l’avoir fait car il n’était pas satisfait de son emploi dans les services allemands.

«Personne ne me faisait confiance au Service de Renseignement Fédéral (BND), à la CIA, c’était différent», a déclaré Markus Reichel au tribunal de Munich au début de son procès. Le dossier de Reichel a émergé en plein scandale des révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden, qui avait aussi plongé le BND dans une crise sans précédent.

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En sus des accusations portant sur l’envoi de «quantité de documents et d’informations internes» à l’agence de renseignement américaine, les procureurs ont aussi affirmé que Reichel avait fourni trois documents aux services secrets russes du consulat de Munich.

Assis sur le banc, l’homme de 32 ans ne ressemble pas à un agent secret. Partiellement handicapé après un vaccin raté durant l’enfance, Reichel, qui a grandi en Allemagne de l’Est communiste, parlait avec hésitation. Après avoir terminé ses études dans une école spécialisée pour handicapés en 2004, il n’a pas trouvé d’emploi jusqu’à ce qu’en 2007, le BND lui offre un travail dans son centre de courrier. Payé 1 200 euros net par mois, Reichel avait le salaire le plus bas du BND.

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Mais la CIA ne payait pas beaucoup plus, a-t-il confié à la cour, expliquant qu’il recevait entre 10 000 et 20 000 euros chaque année en liquide lors d’un rendez-vous secret en Autriche. En tout, il a obtenu 95 000 euros en échange de documents, dont des noms et adresses d’agents du BND. Mais ce qu’il a surtout reçu de la CIA, c’est de la reconnaissance. «Je vous mentirais si je disais que je n’aimais pas cela», a-t-il déclaré à la cour.

Reichel a continué de travailler pour le BND jusqu’à son arrestation le 2 juillet 2014, date de son arrestation. Reconnu coupable, il pourrait être condamné jusqu’à 15 ans de prison.

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