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Dominique de Villepin estime que parler de guerre contre le terrorisme fait «le jeu de l’ennemi»

Suite aux attentats de Paris, le terme de «guerre» contre Daesh est sur toutes les lèvres, à commencer par celles du gouvernement. Mais l'ancien Premier ministre considère, lui, au contraire, qu'une telle réponse n'est pas appropriée.

Interviewé dans le cadre de l'émission Le Grand Jury - RTL - Le Figaro - LCI, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac s’est montré opposé à l’idée que la France soit «en guerre», comme l’avaient notamment déclaré Manuel Valls et François Hollande.

Dominique de Villepin a ainsi estimé que «le piège qui nous est tendu, c'est l'idée que nous devons faire la guerre», estimant que les terroristes «veulent nous diviser et pousser notre pays à la guerre civile» et que ce n’est pas «parce qu'une bande d'assassins fanatiques vous déclare la guerre que vous tombez dans le piège de la surenchère».

L’ancien Premier ministre a déploré que la réponse guerrière apportée par l’actuel gouvernement allait, en fait, faire le jeu de Daesh en dressant «une partie des opinions publiques et des peuples au Moyen-Orient contre nous».

Par ailleurs, selon lui, le concept de guerre contre les djihadistes n’est pas adapté puisqu’«une guerre, ce sont deux Etats et deux armées qui se confrontent».

Or, pour Dominique de Villepin, les attentats tragiques qui ont frappé Paris et la problématique du terrorisme ne sont pas de la même nature. Ils «sont en grande partie liés à un processus historique qui s'est accru avec les interventions en Afghanistan, en Irak, en Libye», qui n’ont fait qu’aggraver la situation, ajoute-t-il. Il s'agit maintenant de «tirer les leçons de l’expérience», a-t-il conclu.

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Après les terribles attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre, François Hollande avait déclaré que Daesh s'était rendu coupable d'un «acte de guerre», idée qui avait été reprise par son Premier ministre, Manuel Valls, qui avait même déclaré : «Oui, nous sommes en guerre».

Le 15 novembre, après avoir rencontré le président de la République, Nicolas Sarkozy avait lui émis le souhait que ce terme ne soit pas «utilisé avec légèreté».