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Aux côtés de Macron et Scholz à Paris, Zelensky demande de «l'armement lourd de longue portée»

De passage à Paris avant le sommet de l'UE à Bruxelles, le chef d'Etat ukrainien a de nouveau appelé ses alliés à livrer des armes de longue portée et des avions. Or, Moscou met en garde contre l'escalade que pourrait générer de telles livraisons.

Lors d'une conférence avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et le chancelier allemand Olaf Scholz, à Paris ce soir du 8 février, le président français Emmanuel Macron a affirmé sa «détermination» à accompagner Kiev «vers la victoire», ainsi que sa volonté de poursuivre «l'effort» de livraison d'armes aux autorités ukrainiennes.

«Nous nous sommes engagés aux côtés de l'Ukraine [...] et nous avons également soutenu l'Ukraine par le biais d'aide financière, d'aide humanitaire et de l'armement, de l'artillerie lourde, de la défense antiaérienne et, plus récemment, de la livraison de chars de combat, et nous continuerons à le faire aussi longtemps que nécessaire», a déclaré lors de cette même conférence de presse le chef du gouvernement allemand.

Volodymyr Zelensky, quant à lui, a une nouvelle fois prôné l'envoi de davantage d'armements lourds à l'armée ukrainienne  : «Plus tôt l'Ukraine obtient de l'armement lourd de longue portée, plus tôt nos pilotes obtiennent des avions, plus vite se terminera cette agression russe et nous pourrons revenir à la paix en Europe», a-t-il affirmé.

Sommet de l'UE en présence de Zelensky

Le chef d'Etat ukrainien a atterri ce soir du 8 février à l'aéroport d'Orly près de Paris avant de dîner avec son homologue français et le chancelier allemand, selon l'AFP.

Le passage en France de Volodymyr Zelensky est la deuxième étape d'une tournée européenne, qui a conduit le président ukrainien plus tôt ce 8 février à Londres et l'emmènera le 9 février à Bruxelles pour un sommet de l'UE. 

Ce sommet survient alors que Kiev s'inquiète des récents succès de l'armée russe dans le Donbass et que les Occidentaux acceptent de livrer des armements toujours plus lourds aux autorités ukrainiennes.

Ainsi, ce 8 février, le chef du gouvernement britannique Rishi Sunak a fait savoir qu'il avait demandé à l'armée d'étudier de possibles livraisons d'avions, tout en prévenant qu'il ne pouvait s'agir que «d'une solution à long terme». Londres a également affirmé que des chars Challenger seraient opérationnels «le mois prochain», tandis que Berlin  compte fournir avec ses alliés un premier bataillon de tanks Leopard 2 fin avril. 

Emmanuel Macron, de son côté, avait déjà dit que rien n'était exclu quant à la livraison d'avions de chasse, et avait annoncé dès janvier l'envoi de blindés légers à Kiev.

Mises en garde russes contre une escalade du conflit

Ce 8 février, l'ambassade de Russie au Royaume-Uni a averti que des livraisons d'avions à Kiev ne resteraient pas sans «réponse» : «Dans un tel scénario, vous aurez sur la conscience la moisson sanglante du prochain cycle d'escalade, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier.»

De manière générale, la Russie met en garde depuis le lancement de son opération militaire en Ukraine contre les livraisons d'armements à l'Ukraine, celles-ci présentant selon Moscou un risque d'escalade du conflit. Le 1er février encore, la présidence russe avait affirmé qu'une livraison de missiles aux autorités ukrainiennes mènerait à «un attisement des tensions, une hausse du niveau d'escalade». «Nous le voyons, cela impliquerait pour nous des efforts supplémentaires, mais ça ne changera pas le cours des événements, l'opération militaire spéciale continuera», avait déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.