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Sept morts dans une attaque armée menée par un Palestinien dans Jérusalem-Est

Le 27 janvier, un Palestinien a ouvert le feu près d'une synagogue située dans un quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est. Sept personnes sont mortes. L'individu a été abattu et 42 personnes ont été arrêtées en lien avec l'attaque.

Un Palestinien armé a tué par balles sept personnes dans la soirée du 27 janvier près d'une synagogue à Jérusalem-Est. Ce massacre est survenu pendant les prières du shabbat après des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, dans un nouvel engrenage de violence meurtrière entre Israéliens et Palestiniens.

Cette fusillade, dont l'auteur a été abattu, s'est produite à Neve Yaakov, quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est, partie de la ville sainte annexée par Israël, sur fond d'appels internationaux à empêcher une nouvelle escalade après 36 heures de violences en Cisjordanie, à Gaza et en Israël, et au soir de la journée mondiale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah.

«Sept personnes innocentes ont été massacrées» par l'assaillant, un Palestinien résident de Jérusalem-Est âgé de 21 ans, qui a ouvert le feu dans la rue vers 20h15, selon la police. Il s'agit de «l'une des pires attaques que nous ayons subies ces dernières années», a déclaré sur place à la presse le chef de la police israélienne Kobi Shabtai. Selon la police, «le terroriste a été neutralisé et déclaré mort» après une course poursuite en voiture et une fusillade avec des policiers.

«J'ai vu le terroriste arriver en voiture. Il s'est arrêté au milieu du carrefour, a ouvert le feu à partir de sa voiture» et a continué de tirer sur les gens qui s'approchaient pour aider les personnes touchées, a déclaré à l'AFP Shalom Borohov, un barbier de 48 ans habitant près de la synagogue.

Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a dit avoir recensé au total dix victimes touchées par balles, parmi lesquelles un homme de 70 ans et un adolescent de 14 ans. Un photographe de l'AFP a vu sur place trois corps allongés dans la rue.

«La police a arrêté 42 suspects pour les interroger, certains font partie de la famille du terroriste», a indiqué la police dans un communiqué publié le 28 janvier. D'autres personnes parmi les suspects arrêtés habitent son quartier à Jérusalem-Est, a-t-elle ajouté. Dans un communiqué séparé, la police a indiqué que les forces israéliennes avaient été placées en état de «plus haute alerte». 

Netanyahou promet des «mesures immédiates»

La nouvelle de l'attaque a été suivie par des scènes de liesse à Ramallah et dans la bande de Gaza par des habitants brandissant des drapeaux palestiniens, selon des journalistes de l'AFP. 

Tandis que sur les lieux de la fusillade, des dizaines d'Israéliens ont accueilli le Premier ministre Benjamin Netanyahou aux cris de «Mort aux Arabes !» S'exprimant ensuite à la télévision, Benjamin Netanyahou a promis «des mesures immédiates», sans plus de précisions, et a appelé les Israéliens à ne pas se faire justice par eux-mêmes mais à s'en remettre à l'armée et à la police. 

L'attaque de Jérusalem «est une réaction naturelle aux crimes de l'occupation contre notre peuple palestinien», a déclaré à Gaza Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste palestinien Hamas, en rappelant la mort, la veille, de neuf Palestiniens lors d'un raid de l'armée israélienne à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Regain de tension

Outre les neuf morts, le raid de l'armée israélienne à Jénine le 26 janvier matin a également fait plusieurs dizaines de blessés. Israël l'a présenté comme une action préventive contre une cellule du Djihad islamique qui planifiait une attaque en Israël.

Les Nations unies n'ont pas recensé un bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu'elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.

Un dixième Palestinien a été tué le 26 janvier par des tirs israéliens à Al-Ram, près de Ramallah, selon le ministère palestinien de la Santé. En représailles, des roquettes ont été tirées dans la nuit du 26 au 27 janvier vers Israël à partir de la bande de Gaza, territoire palestinien sous le contrôle du Hamas depuis 2007.

Israël a répliqué dans la nuit par des frappes aériennes contre ce que l'armée a présenté comme «une usine souterraine de fabrication de roquettes» du Hamas à Gaza. Aucune victime n'a été recensée dans ces échanges de missiles.

En réaction au raid israélien à Jénine, l'Autorité palestinienne a décidé de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020.