«Toute livraison est conditionnée à certaines obligations de la part des pays qui reçoivent des équipements militaires. Donc, bien sûr, nous suivrons cela de très près», a déclaré le 20 janvier Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, en réaction à l'hypothèse selon laquelle des pays d'Amérique latine puissent un jour donner à l'Ukraine leurs équipements militaires russes dans la mesure où eux-mêmes recevraient du matériel de remplacement américain.
Et pour cause, le général Laura Richardson, à la tête du Commandement sud des Etats-Unis, avait fait savoir la veille que Washington entendait fournir à plusieurs pays d'Amérique latine des équipements militaires américains pour remplacer le matériel russe dont ils disposent, afin que celui-ci puisse être donné à l'Ukraine. «Neuf pays [d'Amérique latine] ont des équipements russes et nous travaillons à [les] remplacer par des équipements américains si ces pays veulent en faire don à l'Ukraine ou à la cause en cours», a en effet déclaré à ce sujet la haute responsable de l'armée américaine.
S'il fait écho à la volonté de Washington d'alimenter l'effort de guerre ukrainien par l'intensification des livraisons militaires à destination de Kiev, cet épisode s'inscrit également dans l'interventionnisme étasunien en Amérique latine, dont témoignent les multiples tentatives de l'administration américaine de s'immiscer dans la politique de ses voisins sud-américains.
Quoi qu'il en soit, les relations entre la Russie et certains pays d'Amérique latine permettent à Moscou de pouvoir compter sur le soutien de plusieurs Etats de ce continent, malgré les multiples appels occidentaux à condamner l'intervention militaire russe en Ukraine.