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«Ils brûlent et continueront à brûler»: Moscou réagit à la livraison par Londres de chars à Kiev

Pour le Kremlin, la livraison de chars Challenger-2 britanniques à Kiev ne changera rien sur le terrain mais fera en revanche durer le conflit et souffrir davantage la population ukrainienne, dont Londres ne se soucie pas.

Interrogé ce 16 janvier sur l'annonce par la Grande-Bretagne de la livraison de 12 à 14 chars Challenger-2 à l’Ukraine, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué que Moscou voyait cela «sous un angle très négatif».

«Nous ne cachons pas notre opinion. La Grande-Bretagne et d’autres pays européens comme la Pologne, qui annoncent leur intention de livrer à l’Ukraine une autre portion d’équipement militaire de pointe plus performant, ne sont pas en mesure de changer la donne sur le terrain», a poursuivi Dmitri Peskov, appelant Londres et les Européens à s'en «rendre compte». 

«En revanche, ils sont en mesure de faire durer cette situation pour faire souffrir davantage l’Ukraine», a-t-il déploré, notant que Moscou «doutait fort qu’ils se soucient un tant soit peu du destin de la population ukrainienne, de son avenir». «Loin de là, ils se servent de ce pays afin de réaliser leurs objectifs antirusses. Cela ne changera rien, l’opération militaire spéciale se poursuivra. Ces chars brûlent et continueront à brûler, les objectifs de l’opération sont en cours de réalisation et seront atteints», a conclu le porte-parole du Kremlin.

Par la voie de son ambassade à Londres, la Russie avait deux jours auparavant déjà fustigé l'annonce du gouvernement britannique, qui correspond selon elle au franchissement d'un nouveau cap depuis le début du conflit.

Une position que ne partage pas la diplomatie française, puisque la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a récemment estimé que l'envoi par la France de chars AMX-10 à destination de l'Ukraine ne ferait pas de Paris une partie prenante du conflit. En effet, l'Ukraine ayant été selon Colonna agressée et ainsi en droit de se défendre, cela prémunirait la France du statut de cobelligérant, toujours selon la ministre.

Là encore, la Russie avait mis en garde Paris, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova qualifiant le 12 janvier de «déclaration douteuse» l'affirmation de Catherine Colonna. «Ne soyez pas trop modestes. [...] Avec leur décision provocatrice de fournir au régime de Kiev des chars à roues de leur production, les Français ouvrent de plus en plus la boîte de Pandore et s’engagent de plus en plus dans le conflit», avait déclaré la haute responsable russe.