Malgré la signature en mai dernier par Joe Biden d'un décret visant à lutter contre les violences policières, 1183 personnes ont été tuées sous les coups des forces de l'ordre américaine en 2022, révèle Mapping Police Violence, une base de données qui répertorie tous les décès commis par la police aux Etats-Unis.
Selon cette source, trois personnes en moyenne sont tuées tous les jours. 2022 est donc l'année la plus meurtrière depuis le lancement de cette étude en 2013. En comparaison : en 2021, le site recensait pas moins de 1145 victimes, 1152 en 2020, 1097 en 2019, 1140 en 2018, et 1 089 en 2017.
Seulement 12 jours en 2022 sans meurtre de la police américaine
Sur l'année écoulée, le site rapporte que 132 décès soit 11% étaient des cas dans lesquels aucun délit n'avait été recensé. Environ un tiers des cas (370) concernaient une situation potentiellement plus grave, avec une infraction violente commise. Sur l'ensemble des cas, 32% des victimes avaient pris la fuite en courant ou en voiture.
Toujours selon Mapping Police Violence, seuls 12 jours en 2022 ont été épargnés par un meurtre des forces de l'ordre américaine. «Ce sont des rencontres policières de routine qui dégénèrent en meurtre» regrette le fondateur du site d'investigation Samuel Sinyangwe cité par leGuardian.
L'étude met également en exergue les disparités ethniques face aux violences policières. Sur l'année écoulée, les habitants noirs représentaient 24% des victimes alors que leur part dans la population est deux fois moindre (environ 13%). De 2013 à 2022, ils étaient ainsi trois fois plus susceptibles d'être tués par la police américaine que les blancs.
Cette tendance est notamment visible dans la ville de Minneapolis et Chicago où les personnes noires sont respectivement 28 et 25 fois plus tuées que les personnes blanches.
Au total, au niveau national, 302 noirs ont été tués en 2022, 207 hispaniques et 474 blancs sur l'année 2022, rapporte la base de données.
La publication de ce chiffre record intervient deux ans après le meurtre de George Floyd qui avait entraîné une vague de soulèvements et de protestations dépassant de loin les seules frontières des Etats-Unis.