Peu après le déclenchement de l'opération militaire russe en Ukraine, la Commission européenne a invoqué la nécessité de couper tous les canaux de diffusion (satellite, Web et réseaux sociaux) en Europe de «la machine médiatique du Kremlin» représentée, selon elle, par RT et Sputnik. Or, l'UE n'a pas été en mesure, pour appuyer cette décision, de citer la moindre fake news dont se seraient rendus coupables ces médias... Et pour cause : la chaîne RT France n'a jamais été sanctionnée par le régulateur français des médias, l’Arcom (ex-CSA).
RT France a fait appel cet été d'une décision de la justice de l'Union européenne, qui confirmait l'interdiction de diffusion du média au sein de l'UE. L'avocat de RT France avait alors dénoncé une méconnaissance de «la liberté d’expression dont doit disposer, en toutes circonstances, tout média d’information, sous le contrôle de son régulateur national».
Un certain nombre de personnalités médiatiques et politiques françaises sont montées au créneau pour dénoncer cette mesure liberticide. En outre, une pétition en ligne contre l'interdiction de RT France a mobilisé plus de 50 000 signataires.
Cette censure européenne contre RT France et d'autres médias pourrait même gagner en ampleur, avec le nouveau train de sanctions adopté par les 27 membres de l'UE ce 15 décembre.