En marge du sommet du G20 en Indonésie ce 15 novembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a souligné la capacité de Moscou à assurer la stabilité des marchés mondiaux des céréales – du blé en particulier – et des engrais.
Notant que des «obstacles» continuaient de se poser en dépit de l’accord conclu dans le cadre de l'ONU, le chef de la diplomatie russe a expliqué que Moscou était parvenu à poursuivre ses exportations. «Malgré toutes ces difficultés et les restrictions liées aux sanctions, nous avons déjà exporté 10,5 millions de tonnes de céréales, dont environ 8 millions de tonnes de blé uniquement : environ 60 % vers l’Asie et environ 40 % vers les pays africains», a-t-il ainsi indiqué.
Promesses des Etats-Unis et de l'Union européenne de lever les obstacles
Sergueï Lavrov a par ailleurs déclaré que les Nations unies l'avaient informé de promesses écrites des Etats-Unis et de l'Union européenne de lever les obstacles à l'exportation des céréales et des engrais russes. Mais le ministre russe des Affaires étrangères a toutefois noté qu'il était important de mettre en œuvre ces promesses dans la pratique et non «sur le papier».
Ces promesses portent sur l'entrée des navires russes dans les ports européens et des navires étrangers dans les ports russes, l'accès à des assurances à des taux normaux et la levée des restrictions sur une banque d'Etat russe, sous le coup de sanctions, qui finance le secteur agricole. «J'espère que ces promesses seront tenues. En tout cas, le secrétaire général des Nations unies m'a assuré sous serment qu'il s'agissait d'une question prioritaire pour lui», a fait savoir Sergueï Lavrov.
Le secrétaire général de l'ONU avait déjà plaidé en août dernier en faveur d'une coopération internationale afin que les produits agricoles russes puissent accéder aux marchés mondiaux «sans entrave» et ainsi éviter une crise alimentaire d'ampleur dès l'an prochain.
En juillet dernier, un accord novateur sur le transport des céréales avait été conclu entre la Russie et l'Ukraine, deux des principaux exportateurs agricoles mondiaux, avec la médiation des Nations unies et de la Turquie. Cet accord visait à débloquer les exportations de céréales ukrainiennes et russes, qui s'étaient arrêtées en raison du conflit. Après l'attaque sur le port de Sébastopol fin octobre – imputée à Kiev – la Russie avait décidé de suspendre sa participation à l'accord. Moscou avait finalement annoncé reprendre sa participation début novembre, après l'engagement de l'Ukraine de ne pas utiliser «le corridor humanitaire maritime» pour attaquer le territoire russe.