Dans un communiqué publié ce 2 novembre, le ministère russe de la Défense a annoncé la reprise par Moscou de sa participation à l'accord d'Istanbul sur l'exportation des céréales ukrainiennes et russes après avoir obtenu de l’Ukraine «les garanties écrites nécessaires sur la non-utilisation du corridor humanitaire et des ports ukrainiens – réservés à l’exportation de produits agricoles – pour mener des hostilités contre la Fédération de Russie». Une avancée pour laquelle le ministère russe a salué «la participation de [l'ONU] et l’aide de la Turquie».
La Russie a fait connaître sa décision au Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres ainsi qu'au Conseil de sécurité de l’ONU.
«La partie ukrainienne a, notamment, officiellement assuré que "le corridor humanitaire maritime ne serait utilisé que conformément aux dispositions de l’Initiative de la mer Noire et à la disposition connexe sur le Centre conjoint de coordination". La Fédération de Russie estime que les garanties reçues pour le moment semblent suffisantes et reprend la mise en œuvre de l’accord – l’Initiative pour le transport sécurisé des céréales et des produits alimentaires depuis les ports de l’Ukraine [Initiative de la mer Noire], suspendue après l’acte terroriste de Sébastopol», précise en outre le communiqué.
Parallèlement, le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé que les exportations de céréales via le couloir humanitaire en mer Noire reprenaient à compter de la mi-journée. «Suite à mon entretien avec [le président russe Vladimir] Poutine hier, les expéditions de céréales se poursuivront à partir de midi aujourd'hui», a déclaré le chef d'Etat turc. Devant le groupe parlementaire de son parti, il a assuré que les ministres russe et turc de la Défense avaient convenu de reprendre les expéditions de céréales «comme avant».
Ces annonces surviennent au lendemain d'un échange entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, lors duquel le premier a exposé au second ses préoccupations après l'attaque sur le port de Sébastopol qui a récemment conduit la Russie à suspendre sa participation à l'accord d'Istanbul. Dans le cadre de cette conversation téléphonique, le président russe, qui a imputé l'attaque du 29 octobre à Kiev, a expliqué à son homologue turc qu'il attendait des «garanties réelles» concernant la non-utilisation du couloir humanitaire en question à des fins militaires.