«Dans les secteurs de Nikolaïev et de Krivoï-Rog, les unités du groupement de troupes russes se déplacent vers des positions préparées sur la rive gauche du Dniepr, en stricte conformité avec le plan approuvé», a déclaré ce 10 novembre le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
Nikolaïev est situé dans la région du même nom, dans le sud de l'Ukraine, Krivoï-Rog se trouve dans la région de Dniepropetrovsk, dans le centre du pays. Il s'agit de régions mitoyennes de la région de Kherson, qui a rejoint la Fédération de Russie à la suite de l'organisation en septembre d'un référendum local. Kiev et ses alliés occidentaux ont contesté toute légitimité à ce scrutin et dénoncé une «annexion» de la part de la Russie, considérant toujours la région de Kherson comme partie intégrante de l'Ukraine.
La 9 novembre, le patron du ministère russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait ordonné le retrait des forces présentes sur la rive droite (occidentale) du Dniepr dans la région de Kherson et ses environs. Une décision «difficile», avait reconnu le 9 novembre le général Sergueï Sourovikine, responsable des forces se trouvant dans les territoires de l’«opération militaire spéciale» en Ukraine. Estimant «vain» de maintenir un groupement sur cette rive du fleuve, le haut gradé suggérait un redéploiement défensif le long de la rive gauche, afin de préserver les vies et la capacité de combat des forces russes dans cette zone.
Les Ukrainiens méfiants
L’annonce de ce retrait avait été reçue avec une «extrême prudence» par la partie ukrainienne. «L’ennemi ne fait pas de cadeau et ne manifeste pas de geste de bonne volonté», déclarait le soir du 9 novembre le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son message quotidien aux Ukrainiens. Disant ne pouvoir «ni confirmer, ni infirmer» la réalité du retrait russe, le général Oleksiï Gromov, haut responsable de l'état-major ukrainien, a pour sa part déclaré à la presse ce 10 novembre que «l'ennemi n'a pas eu d'autre choix que de fuir».