Proche conseiller de Joe Biden, Jake Sullivan s'est rendu le 4 novembre à Kiev pour une visite surprise. Dans la capitale ukrainienne, il a rencontré Volodymyr Zelensky et le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov pour exprimer, selon la Maison Blanche, le «soutien inébranlable» de Washington face à l'opération militaire russe.
«La chose la plus importante que je suis venu dire aujourd'hui [...] c'est que les Etats-Unis vont être avec l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra dans ce combat. Il n'y aura pas d'hésitation, pas de baisse, pas d'affaiblissement de notre soutien», a ainsi assuré le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden devant les médias à Kiev. «Nous avons pleinement l'intention de veiller à ce que les ressources soient là si nécessaire [...] Nous obtiendrons des votes des deux côtés [démocrate et républicain] pour que cela se produise», a-t-il ajouté.
Une manière de rassurer l'Ukraine à l'approche des élections de mi-mandat le 8 novembre prochain, où les démocrates pourraient perdre le contrôle des deux chambres du Congrès. Or, certains candidats républicains ont fait savoir que le soutien financier à Kiev pourrait être remis en question en cas de victoire, à l'image du chef de la minorité républicaine de la Chambre des représentants Kevin McCarthy qui a déclaré que son camp ne continuerait pas à accorder un «chèque en blanc» à Kiev.
En tout état de cause, le message a été bien reçu du côté de Kiev, le chef de cabinet du président Zelensky, Andriy Yermak, déclarant au sortir de la réunion avec Jake Sullivan avoir «reçu la confirmation d'un soutien indéfectible pour la victoire [de l'Ukraine]», avant d'ajouter : «Nos amis et partenaires sont avec nous, ils comprennent parfaitement notre situation.»
Nouveau paquet d'aide militaire à l'Ukraine de 400 millions de dollars
En dehors du soutien sur le long terme de Washington, le conseiller à la sécurité nationale américaine a estimé que l'Ukraine éprouvait un «besoin aigu» d'équipements pour sa défense anti-aérienne en «ce moment critique» où la Russie frappe ses sites énergétiques. «Nous reconnaissons le besoin aigu de défense aérienne en ce moment critique où la Russie et les forces russes font pleuvoir des missiles et des drones iraniens sur l'infrastructure civile de ce pays», a déclaré Jake Sullivan, bien que Téhéran et Moscou aient tous deux nié l'utilisation de drones iraniens sur le territoire ukrainien.
Jake Sullivan a également présenté un nouveau paquet d'aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 400 millions de dollars, précisant qu'il comprendrait des chars T-72 «remis à neuf», des drones, ainsi que la «remise à neuf de missiles surface-air Hawk en vue de leur transfert éventuel à l'Ukraine».
Depuis le début de son opération militaire spéciale, la Russie a dénoncé à plusieurs reprises «le caractère dangereux du "bourrage" permanent de l'Ukraine avec des armes occidentales», qui selon elle rallonge le conflit et présente «des risques de déstabilisation de la situation et d'aggravation de la crise humanitaire». Début juin, le président russe Vladimir Poutine avait en outre accusé les livreurs d'armes à l'Ukraine de n'avoir «qu'un seul but : faire durer le conflit armé autant que possible».