Après trois nuits d’affrontements dans le camp des réfugiés à Calais, les riverains semblent s’être retournés contre les clandestins. Une poignée de gens s’est réunie dans la nuit de mercredi à jeudi pour «soutenir les forces de police et la population calaisienne qui subit énormément de dégâts».
Les manifestants brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire «Soutien aux forces de l’ordre, aux pompiers, aux agents hospitaliers», en appelant au déploiement de l’armée qui assurera leur sécurité. «Si ça continue, s’ils ne veulent rien faire, s’ils ne nous sécurisent pas, on sera obligé de sortir nos armes», a prévenu un des manifestants.
En effet, la maire de la ville Natacha Bouchart (membre du mouvement Les Républicains) a demandé il y a deux jours que l’armée y soit envoyée. «Je demande et je refais la demande du renfort de l’armée […] celle que l'on voit sur les quais des gares pour faire la sécurité. Elle doit venir renforcer les forces de l'ordre et apaiser la population», a-t-elle expliqué son appel.
Entretemps, les habitants de Calais considèrent que les autorités sont passives. Les dommages causées lors des échauffourées sont considérables, et «la vie à Calais se dégrade de jour en jour», comme l’a indiqué à RT, l’habitant Johnny Piétin.
«La dernière fois ils sont passés avec les militants de ‘’No Border’’, qui les entraînent à faire des bêtises. Ils ont retourné des voitures, dans les rues ils se sont permis de taper sur les voitures à coup de sabre. Ils ont cassé les vitres.»
De plus, l’habitant a nommé d’autres cas de délinquance non médiatisés comme : les vols cachés, les magasins qui perdent des chiffres d’affaires énormes et les «agressions physiques qu’on peut subir constamment». En conclusion, il a jugé la situation d’aujourd’hui d’«état de guérilla».
Les familles qui y habitent ont été un peu réticentes à parler des attaques lancées contre leurs maisons. Mais Aurélie Langlois, du collectif «les Calaisiens en colère», a raconté une des histoires à l’équipe de RT.
«Il y avait beaucoup de bruit, des pierres ont été lancées sur les murs et sur les voitures. Une famille a commencé à se poser des questions, à savoir, ce qui était en train de se dérouler. Les enfants pleuraient», a-t-elle confié à RT.
D’après Aurélie, des migrants ont cassé des bornes électriques, après quoi un homme est sorti et s’est fait encercler. Ensuite, les clandestins ont commencé à le menacer et la dame a voulu filmer la scène, mais les réfugiés lui ont fait un signe de mort. «Ils lui ont dit ‘’tu es morte si tu filmes et idem si tu appelles la police’’», a conclu l’activiste.
De plus, l’activiste a souligné la difficulté à laquelle font face ses enfants à cause de la présence de réfugiés. L’un d’eux ne sort pas de la maison par peur de tomber nez à nez avec des migrants qui pourraient lui faire du mal, même s’«ils ne sont pas tous agressifs. Ainsi, le problème est qu’il est difficile de déceler leur esprit.
Près de 6 500 personnes habitent en ce moment dans la jungle de Calais. Non loin de là, se trouve le dispositif de la police qui surveille à distance de manière attentive les réfugiés, la situation risquant de dégénérer à chaque instant.