Lors d'une discussion en visioconférence avec ses homologues du Danemark et de la Suède, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré le 30 septembre que l'Allemagne «soutiendrait l'enquête conjointe» entre les trois pays sur les explosions sous-marines qui, selon eux, sont à l'origine des récentes fuites sur les gazoducs Nord Stream. La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a confirmé le lancement de cette enquête le 1er octobre.
Celle-ci a déclaré à l'hebdomadaire Bild am Sonntag qu'elle avait convenu avec ses homologues du Danemark et de la Suède que le travail d'enquête serait mené «par une équipe conjointe dans le cadre des lois de l'UE» comprenant des membres des trois pays. «Toutes les indications désignent un acte de sabotage contre les gazoducs Nord Stream», a-t-elle affirmé, précisant que l'équipe ferait appel à l'expertise de «la marine, de la police et des services de renseignement».
Les forces de sécurité surveillent avec «une vigilance accrue» les infrastructures énergétiques de l'Allemagne, sans pour autant avoir «d'informations concrètes concernant des menaces visant les sites allemands», selon elle.
Le 30 septembre, Nancy Faeser a déclaré au quotidien Sueddeutsche Zeitung que la police allemande patrouillait en mer du Nord et en mer Baltique avec «toutes les forces disponibles» après les explosions, en coopération avec les pays voisins.
Fin des fuites sur Nord Stream 2
Les gazoducs Nord Stream, à l'arrêt depuis fin août, étaient des installations stratégiques pour l'acheminement direct du gaz russe vers l'Allemagne.
Ce 1er octobre, Ulrich Lissek, porte-parole de Nord Stream 2, a fait savoir que ce gazoduc ne fuyait plus sous la mer Baltique. «La pression de l'eau a plus ou moins fermé le gazoduc, de sorte que le gaz qui est à l'intérieur ne peut pas sortir», a-t-il déclaré, précisant : «La conclusion est qu'il y a encore du gaz dans le gazoduc.»
Selon l'AFP, les informations concernant l'état de la fuite du gazoduc Nord Stream 1 en revanche n'étaient pas immédiatement disponibles en début de soirée du 1er octobre.
Dans un rapport remis aux Nations unies, la Suède et le Danemark ont indiqué le 30 septembre que selon «toutes les informations disponibles, ces explosions sont la conséquence d'un acte délibéré», mais sans désigner un pays coupable.
Les autorités russes ont quant à elles pointé une responsabilité occidentale, le président Vladimir Poutine imputant ce «sabotage» aux «Anglo-saxons».