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Gazoducs Nord Stream endommagés : les renseignements russes pointent une implication occidentale

Les renseignements russes disent détenir des éléments appuyant la thèse d'une implication occidentale dans les dommages causés aux gazoducs Nord Stream qui, selon un rapport de l'ONU, ont été déclenchés par une charge explosive de grande envergure.

«Nous avons déjà des documents qui indiquent la piste occidentale dans l'organisation et la mise en œuvre de cette attaque terroriste [...]. A mon avis, l'Occident fait tout pour cacher les véritables auteurs et organisateurs de cette attaque terroriste», a fait savoir aux journalistes Sergueï Narychkine, le chef du service russe de renseignements extérieurs (SVR), cité par l'agence de presse Tass.

Le haut responsable russe faisait ici référence aux multiples fuites constatées ces derniers jours sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, en mer Baltique.

Ce 30 septembre également, la Suède et le Danemark ont remis au Conseil de sécurité de l'ONU un rapport selon lequel ces fuites auraient été causées par deux explosions sous-marines. «La magnitude des explosions a été mesurée respectivement à 2,3 et 2,1 sur l'échelle de Richter, soit probablement l'équivalent d'une charge explosive de centaines de kilos», explique le document en question dont les auteurs n'ont pas mentionné d'éventuel responsable.

En début d'après-midi, lors d'un discours au Grand Palais du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a pour sa part directement accusé les Occidentaux d'être à l'origine des explosions ayant provoqué les fuites importantes dans les gazoducs concernés, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. «En organisant des explosions sur les gazoducs internationaux qui longent le fond de la mer Baltique, ils ont en réalité commencé à détruire l'infrastructure énergétique européenne», a fustigé Vladimir Poutine lors d'un discours au Kremlin, imputant ce «sabotage» aux «Anglo-saxons».

Un «acte de terrorisme international», selon Moscou

Deux jours plus tôt, le Parquet général russe avait annoncé l'ouverture par le FSB d'une enquête pour «acte de terrorisme international» après le sabotage présumé des gazoducs. Dans son communiqué, l'institution soulignait que «la Fédération du Russie a[vait] subi un grave préjudice économique du fait de ces actes».

Les 26 et 27 septembre, les gazoducs Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l'Allemagne, ont connu plusieurs fuites pour une raison à ce stade non identifiée. Ces fuites ont été localisées au large de l'île danoise de Bornholm, dans les zones économiques exclusives respectives du Danemark et de la Suède.

Accusée en creux, la Russie a vivement démenti toute implication, rétorquant entre autres que les incidents avaient eu lieu dans des zones sous contrôle de l'OTAN et des Etats-Unis. Le 29 septembre déjà, le président russe Vladimir Poutine avait qualifié les attaques présumées sur Nord Stream d'«acte de terrorisme international».