«Les pays occidentaux font passer une résolution anti-russe sur la question ukrainienne au Conseil des gouverneurs de l'AIEA [l'Agence internationale de l'énergie atomique]», a regretté ce 15 septembre la mission diplomatique de Russie auprès des organisations internationales à Vienne, dans un message posté sur Telegram.
Plus tôt le même jour, le Conseil des gouverneurs de l'AIEA avait adopté une résolution appelant la Russie à se retirer de la centrale nucléaire de Zaporojié, en Ukraine, dont elle a pris le contrôle au début de son «opération militaire spéciale» lancée fin février. Depuis plusieurs semaines, le site de cette centrale a subi de nombreuses frappes, pour lesquelles Kiev et Moscou se renvoient la responsabilité. Si bien que l'AIEA a dépêché une mission sur place puis dénoncé, le 6 septembre, une situation «intenable».
La résolution adoptée par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA soutient également les efforts de l'agence, qui a entamé des consultations avec l'Ukraine et la Russie pour établir une zone de sécurité dans le périmètre de la centrale.
«La plupart de l'humanité a refusé de soutenir cette résolution»
Le texte en question avait été soumis par la Pologne et le Canada et a été approuvé par 26 des 35 Etats siégeant au Conseil, selon une source de l'AFP. La Russie et la Chine l'ont rejeté, et sept pays se sont abstenus : l'Afrique du Sud, le Burundi, l'Egypte, l'Inde, le Pakistan, le Sénégal et le Vietnam. «Ainsi, la plupart de l'humanité a refusé de soutenir cette résolution», a commenté la mission diplomatique de Russie auprès des organisations internationales à Vienne.
La même source a déploré qu'il n'y ait, dans cette résolution, «aucun mot sur les bombardements systématiques de la centrale nucléaire de Zaporojié qui constituent le principal problème du point de vue de la sécurité nucléaire dans le monde». «La raison est simple : les bombardements sont effectués par l'Ukraine que les pays occidentaux soutiennent et dédouanent pleinement», a affirmé la mission diplomatique russe.
Une semaine plus tôt environ, le président russe Vladimir Poutine avait qualifié de «délire total» l'hypothèse selon laquelle les troupes russes pourraient être responsables des tirs ayant mis en danger l'intégrité de la centrale, dans la mesure où elles contrôlent déjà le site en question.