Alors que les négociations pour un retour à l'accord sur le nucléaire pâtissent, le commandant de la force terrestre de l'armée iranienne, le général de brigade Kiomars Haidari, a annoncé le développement d'un nouveau drone suicide «Arash 2» capable de frapper les villes de Haïfa et Tel Aviv, rapporte Reuters.
Dans une interview à la télévision iranienne, Kiomars Haidari a déclaré le 11 septembre que le drone «a été spécialement conçu pour cibler Haïfa et Tel-Aviv» et souligné au passage un aéronef «sans égal». Ce nouvel avion sans pilote est lui-même une mise à niveau de son précédent modèle, l'Arash-1, dévoilé en 2019.
Ce n'est pas la première fois que l'Iran menace ouvertement Israël. En février dernier, les Gardiens de la révolution avaient annoncé la création d’un nouveau missile de moyenne portée, susceptible d’atteindre Israël. Il s’agit d’un engin stratégique dénommé Kheybarchékan. Le choix du nom n’est pas choisi par hasard. Kheybar renvoie à la bataille des partisans de Mahomet contre des Juifs installés en Arabie saoudite au VIIe siècle. Téhéran a également des fusils d’assauts du même patronyme.
Le dossier du nucléaire en toile de fond
Le développement de ce nouveau drone survient dans le contexte de fortes tensions avec l'Etat hébreu. Alors que les négociations à Vienne ont repris depuis le début du mois d'août, Israël tente de convaincre ses partenaires occidentaux de renoncer à un accord sur le nucléaire iranien. Le gouvernement israélien s'est même dit prêt à agir seul et à utiliser l'option militaire.
En effet, les deux ennemis se mènent une guerre sur différents théâtres d'opérations. L'aviation israélienne cible régulièrement les entrepôts, les hangars et les convois d'armes iraniennes en Syrie. Le 6 septembre, Tsahal a bombardé l'aéroport international d'Alep pour avoir stocké des armes et des munitions destinées au Hezbollah libanais.
Parallèlement, dans une déclaration commune, les porte-parole des ministres des Affaires étrangères allemand, français et britannique continuent de dénoncer le «manque de coopération» de l'Iran avec l'organe des Nations unies et l'accusent de continuer à travailler à «son escalade nucléaire». Pour cette raison, les trois pays ont exprimé leurs «sérieux doutes» quant à la réelle intention de l'Iran de parvenir à un résultat positif.
Pourtant, l'Iran s'est dit «prêt» à coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), mais a demandé à l'Agence de ne pas se laisser influencer par les pressions israéliennes. «La République islamique est prête à coopérer avec l'AIEA pour balayer les fausses impressions concernant ses activités nucléaires pacifiques», a déclaré le 12 septembre le porte-parole du gouvernement iranien, Nasser Kanani, lors de sa conférence de presse.