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Forces US : on a besoin de forces au sol pour «occuper et gouverner» les territoires syriens

La campagne aérienne en Irak et en Syrie contre l'Etat islamique n'est pas efficace, même si des progrès ont été constatés, a affirmé une importante responsable américaine. Selon elle, des forces au sol sont nécessaires pour contrôler le terrain.

Devant la presse lors du salon aéronautique de Dubaï, Deborah Lee James, la secrétaire américaine aux Forces aériennes, a reconnu que les frappes aériennes en Syrie seraient surement insuffisantes pour anéantir Daesh. «Nous sommes en train de progresser dans notre stratégie de dégradation (des capacités de l'EI) qui doit conduire à (sa) destruction», a-t-elle affirmé, avant de reconnaitre que cette solution ne règlerait pas tous les problèmes en Syrie.

«La force aérienne est extrêmement importante. Elle peut faire beaucoup mais ne peut pas faire tout. En définitive, elle ne peut pas occuper le territoire et, chose importante, ne peut pas le gouverner», a déclaré la responsable américaine, qui estime aussi que l’éradication de l’Etat islamique «prendrait des années».

Par cette déclaration, Deborah Lee James admet donc que la stratégie américaine trouve ses limites. Engagé depuis plus d’un an en Syrie pour des frappes aériennes, les Etats-Unis n’ont en effet eu qu’un impact limité sur les capacités de l’Etat islamique. «Nous avons frappé ses stocks d'équipements et nous avons tué des milliers de ses combattants, y compris des chefs de premier plan», a-t-elle toutefois estimé. «Nous nous attaquons aussi à leurs sources de revenus.» 

Cela annonce-t-il un changement de stratégie en Irak et en Syrie pour les Etats-Unis. Rien ne l’affirme, mais pour Deborah Lee James la Syrie est un endroit où «il y a besoin de rangers sur le terrain. Nous avons besoin de forces terrestres dans cette campagne». La Maison Blanche, de son côté, n’a annoncé, pour le moment, que l’envoi de «moins de 50 soldats» des Forces spéciales en Syrie, avait affirmé Barack Obama le 30 octobre dernier. 

Après quatre ans et demi d'un conflit qui a fait plus de 250 000 morts, il s'agit du premier envoi officiel de militaires américains sur le terrain syrien. Il y a trois jours, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, avait toutefois déclaré que son pays pourrait déployer plus de troupes en Syrie pour combattre le groupe EI si Washington peut trouver davantage de forces locales désireuses et capables de lutter contre les djihadistes.