L'énergie est au cœur des préoccupations de la rentrée alors que l'hiver s'annonce très compliqué sur la question énergétique. Elisabeth Borne n'a pas hésité à prononcer le mot «rationnement» devant les patrons à la rentrée du Medef le 29 août.
Ca y est, le mot est lâché !
«J'appelle chacune [des entreprises] à établir, en septembre, son propre plan de sobriété», a lancé le chef de l'exécutif dans ce discours de rentrée. «Si chacun ne prend pas sa part [...] nous serons amenés à imposer des baisses de consommation», a-t-elle averti. Et «si nous devions en arriver au rationnement, les entreprises seraient les premières touchées». L'avertissement n'a pas échappé à l'opposition, qui n'a pas tardé à réagir.
«Elisabeth Borne demande aux entreprises de se préparer au rationnement de l’énergie, à travers un "marché d’échange de droits à consommer". Leur politique mène au pire et provoque l’effondrement de notre économie. Le problème, c’est eux !», a déclaré la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, Marine Le Pen, qui s'oppose aux sanctions énergétiques.
«Ca y est, le mot est lâché !», a regretté l'eurodéputé (ex-RN, Reconquête) Gilbert Collard.
Le président du parti Les Patriotes Florian Philippot a jugé pour sa part que cette mesure signifiait «l’effondrement économique et la pénurie». «Arrêtons cette folie destructrice !», a-t-il écrit.
A gauche, la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale Mathilde Panot a elle aussi rebondi sur le terme : «Au Medef, Elisabeth Borne expose le chaos capitaliste : coupures, pénuries, rationnement. Puis remet le même disque rayé : cadeaux au CAC40, persécution des chômeurs, report de l'âge de la retraite et contrefaçon de planification», a-t-elle reproché.
Le Premier ministre a aussi fait réagir en abordant la question de la durée du travail alors que les velléités de réformes du système de retraite voulu par Emmanuel Macron s'est heurté successivement à la crise du Covid-19, la crise ukrainienne et enfin la perte de la majorité absolue à l'Assemblée. «Pour l'équilibre de notre système, il nous faudra progressivement travailler un peu plus longtemps. Nous le ferons en tenant compte des carrières longues, de la pénibilité, du maintien dans l'emploi des seniors», a-t-elle assuré.
«La réduction du temps de travail est la seule solution pour maintenir un équilibre dans nos vies, tout en respectant les contraintes planétaires», a tweeté dans la foulée la députée EELV Sandrine Rousseau.
«Sacrifiez des vies pour servir les intérêts du capital. Ce gouvernement est une honte, dans la rue comme dans l’hémicycle nous bloquerons ce projet mortifère d’un autre siècle», a réagi pour sa part le député LFI de Seine-Saint-Denis Thomas Portes.