«Nous exprimons notre extrême préoccupation face à l'escalade des tensions près du corridor de Latchin et dans d'autres sections de la ligne de contact. Malheureusement, il y a eu des victimes», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué du 4 août sur la reprise des violences dans le Haut-Karabakh après une violation du cessez-le-feu négocié en 2020.
«Nous appelons les parties à faire preuve de retenue et à respecter le régime de cessez-le-feu. Nous estimons que le règlement des contradictions existantes doit être effectué exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, en tenant compte des positions des parties, et en stricte conformité avec les dispositions de la déclaration des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie du 9 novembre 2020», demande le texte qui exprime par ailleurs des condoléances pour les proches des victimes des combats.
La veille, la Défense russe a accusé l'Azerbaïdjan d'avoir violé le cessez-le-feu dans «la zone de Saribab». Des victimes ont été signalées dans les deux camps. L'Azerbaïdjan de son côté a affirmé avoir pris le contrôle de plusieurs positions et détruit des cibles arméniennes dans les zones contestées.
Le Premier ministre arménien demande à la Russie de s'interposer
«Au Nagorny Karabakh, il y a une ligne de contact où sont déployés des soldats de la paix, et ce territoire est sous leur responsabilité. Nous attendons que chaque tentative de violer la ligne de contact soit empêchée par le contingent de soldats de la paix», a demandé le Premier ministre arménien, critiqué par l'opposition dans son pays pour son rôle dans cette guerre.
Nikol Pachinian estime que l'opération de maintien de la paix doit être «clarifiée», car l'Azerbaïdjan refuse de signer «un document sur le mandat» de cette force russe déployée depuis novembre 2020.
Il a aussi demandé à l'Azerbaïdjan de remplir «ses obligations» : reconnaître «l'existence du Nagorny Karabakh», respecter la ligne de contact, et reconnaître le «corridor de Latchin», qui relie l'enclave séparatiste à l'Arménie. «Dans le cas contraire, nous devons promouvoir des mécanismes internationaux pour que l'Azerbaïdjan remplisse ses obligations», a-t-il poursuivi.
Arménie et Azerbaïdjan ont tenté des pourparlers depuis plusieurs mois sous l'égide de l'Union européenne pour parvenir à une paix définitive. Cette escalade de la violence intervient alors qu'une nouvelle rencontre entre les dirigeants de ces deux pays, qui se sont déjà rencontrés deux fois dans le cadre de ces pourparlers, était possible cet été selon le président du Conseil européen Charles Michel.