Tandis que l'épidémie de Covid-19 semblait avoir disparu de l'agenda des autorités, le retour de contraintes telles que le port du masque dans les transports en commun semble à nouveau sur la table. Interrogé le 22 juin sur France 2 à propos de l'opportunité de réinstaurer cette mesure, le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, a estimé : «Cela se discute sérieusement.»
S'inquiétant d'une hausse du nombre de contaminations, l'immunologue a jugé qu'il était «probablement raisonnable» de rétablir cette obligation dans les transports collectifs. Il a précisé que ce port s'envisageait «certainement pour les personnes fragiles, et probablement pour l'ensemble de la population», mettant en avant «une mesure de protection collective». «En faisant le petit effort de porter le masque, on contribue à protéger les personnes fragiles», a argumenté Alain Fischer, appuyant une proposition déjà formulée sur Europe 1 le 18 juin par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.
Selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France, en date du 16 juin, la circulation du virus «s’est accélérée sur l’ensemble du territoire métropolitain», tandis qu'«une tendance à l’augmentation des admissions à l’hôpital était également observée», avec une progression du nombre moyen de nouveaux cas confirmés de près de 50% en une semaine. Dans ce contexte, toujours marqué par «l’omniprésence» du variant Omicron, l'agence estime qu'«il est primordial de renforcer à titre individuel les gestes barrières dont le port du masque en présence de personnes fragiles et en cas de promiscuité dans les espaces fermés ou lors de grands rassemblements». Le port du masque dans les transports en commun n'est plus obligatoire en France depuis le 16 mai dernier.
Le 21 juin, le ministère de la Santé s'est alarmé du rythme de la campagne de vaccination pour la deuxième dose de rappel, qualifié de «très insuffisant». Ainsi, seulement 31% de la population éligible chez les 80 ans et plus, a reçu cette nouvelle injection, un taux qui atteint 48% chez les résidents en EHPAD, et 19% parmi les personnes âgées de 60 à 79 ans éligibles. Dans son interview du 18 juin sur Europe 1, Jean-François Delfraissy avait estimé qu'on se dirigeait «probablement vers une quatrième dose pour l'ensemble de la population à l'automne».