France

Pour Marine Le Pen, un élargissement de l'OTAN ne favoriserait pas la paix

Invitée à l'antenne de France Inter, Marine Le Pen s'est interrogée sur la pertinence d'une adhésion à l'OTAN de la Finlande et la Suède, en particulier des conséquences que cela pourrait entraîner vis-à-vis de la situation en Ukraine.

Un élargissement de l'OTAN à la Finlande et à la Suède, ou un élargissement de l'UE n'ont «pas vocation» à favoriser la paix, a estimé le 18 mai Marine Le Pen.

«Est-ce que l'adhésion de ces deux pays à l'OTAN va nous permettre d'avancer vers la paix ? [..] Est-ce qu'élargir l'OTAN aujourd'hui nous fait avancer vers la paix ?», s'est demandée sur France Inter Marine Le Pen, rappelant l'installation de bases de l'Alliance atlantique dans les anciens pays du pacte de Varsovie. «Aujourd'hui, [...] les annonces d'élargissement de l'OTAN, les annonces d'élargissement de l'Union européenne n'ont pas vocation, à mon sens, à permettre de trouver les solutions de la paix», a déclaré l'ancienne candidate à l'élection présidentielle.

«L'origine de la paranoïa de la Russie, c'est l'élargissement de l'OTAN et la mise en place de structures militaires au plus près, en réalité, de la Russie. Je ne justifie pas cette paranoïa, mais il faut en tenir compte», a fait valoir Marine Le Pen, qui veut sortir du commandement intégré de l'OTAN.

Pendant la campagne présidentielle, elle avait notamment plaidé pour un «rapprochement stratégique entre l'OTAN et la Russie» une fois le conflit terminé en Ukraine. Citant une tribune publiée dans le Figaro par l'ancien député souverainiste LR Henri Guaino, la députée du Pas-de-Calais a exprimé son «inquiétude sur le risque de nous voir entraînés dans une guerre qu'en réalité personne n'aura voulu et qui, par un effet mécanique, entraînera toute une série de pays dans un conflit qui, de fait, deviendra mondial».

Sur l'intensification prochaine des livraisons d'armes de Paris à Kiev, Marine Le Pen a ainsi estimé : «Si nous livrons des armes lourdes à l'Ukraine alors nous devenons co-belligérants [...] et alors nous sommes en guerre avec la Russie.» La Finlande et la Suède ont soumis le 18 mai leurs demandes d'adhésion à l'Otan et des consultations étaient en cours entre les Alliés pour lever l'opposition de la Turquie à l'intégration des deux pays nordiques dans l'Alliance nord-Atlantique.