L'un des principaux syndicats de police, Alliance, a annoncé 11 mai le dépôt d'une plainte en diffamation contre Jean-Luc Mélenchon qui l'a qualifié le 7 mai de «syndicat factieux» qui «réclame de pouvoir tirer sur les gens».
Lors d'une conférence de presse, le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelryck, a expliqué que cette décision avait été prise lors du conseil d'administration du syndicat. Il a fait valoir que les propos de Jean-Luc Mélenchon lors de la convention de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) étaient «inacceptables».
«Nos collègues appliquent les lois et les respectent. Ils ne sont pas au-dessus des lois, mais pas non plus en dessous des lois», a-t-il dit, en soulignant que les attaques contre la police de la part de l'ancien candidat à la présidentielle étaient «récurrentes».
«Vous avez vu qu'après le droit d'étrangler, le syndicat Alliance réclame le droit de pouvoir tirer sur les gens sans que le ministre de l'Intérieur ne dise un mot. Et vous avez une manifestation où un syndicat factieux déclare que le problème de ce pays et de la police, c'est la justice, et personne n'a rien à dire !», a lancé samedi Jean-Luc Mélenchon.
Un syndicat qui n'hésite pas à manifester
Alliance avait organisé il y a un an, devant l'Assemblée nationale, un rassemblement au cours duquel Fabien Vanhemelryck avait déclaré : «le problème de la police, c'est la justice».
Présent à la conférence de presse, l'avocat Laurent Benarrous, conseil du syndicat, a affirmé que la plainte pour «diffamation et injure publique» contre le leader de la France insoumise serait déposée 12 mai, car «une barrière d'une gravité extrême a été franchie».
Pour l'avocat, «M. Mélenchon s'acharne à faire reculer l'Etat de droit pour instaurer l'Etat d'insurrection permanente». «Il y a une volonté de désintégrer la République [...] on ne peut pas passer son temps à s'essuyer les pieds sur la police», a-t-il ajouté.
A ses yeux, le leader de la France insoumise par ses propos fait de «l'incitation à la haine». «Il accuse une partie des policiers d'être des assassins [...] Il met en danger les agents [...] Alliance n'a jamais demandé un permis de tuer, mais à tout le moins de ne pas avoir une présomption de culpabilité», a ajouté Laurent Benarrous.
Désamour constant entre LFI et Alliance
Alliance et le chef du parti LFI sont régulièrement en opposition depuis plusieurs années. Lors de la campagne présidentielle, le syndicat avait revendiqué de ne pas avoir invité le candidat de la France insoumise, en raison de «sa haine anti-flic», à un rendez-vous organisé avec les candidats à la présidentielle sur les questions de sécurité.
En septembre 2019, le syndicat avait organisé une manifestation devant le siège de la France insoumise pour protester contre Jean-Luc Mélenchon qui avait qualifié les policiers de «barbares» au cours d'une manifestation.