Fabien Roussel, qui a obtenu 2,3% des voix au premier tour de la présidentielle, se défend d'avoir fait perdre Jean-Luc Mélenchon (22%), qui a raté le second tour pour 420 000 voix, et s'est dit «prêt à discuter de la suite avec lui». Dans un entretien à L'Humanité le 12 avril, le candidat communiste regrette, «un vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique».
Fabien Roussel rejette l'idée que le PCF, soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017, ait contribué à la défaite du candidat LFI : «Les 802 588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche.» En outre, «rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile», a-t-il ajouté.
Il faut dire que, dans l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, les critiques fusent à l'encontre de Fabien Roussel. C'est notamment le cas du député LFI du Nord Adrien Quatennens qui a accusé le candidat communiste d'avoir manqué à sa parole. «Il m’avait dit que si un candidat de gauche était en mesure d’être au second tour, il était prêt à repenser sa candidature», a-t-il déclaré le 11 avril sur Franceinfo. De très nombreux messages postés sur les réseaux sociaux ont également pris pour cible les principaux responsables communistes, depuis que les résultats du premier tour ont été annoncés.
Il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent
Alors qu'un local du PCF à Lille a été vandalisé et un autre tagué du mot «traîtres» à Nantes, Fabien Roussel a estimé que «l’heure ne doit surtout pas être aux invectives». «Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité : d'abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives», a déclaré le communiste.
Pour ce faire, le candidat communiste appelle à l'unité. «Il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent», affirme-t-il. Le député du Nord espère ainsi que les négociations avec les Insoumis seront fructueuses : «Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat [et] je suis prêt à discuter de la suite avec lui.»
Fabien Roussel souhaite obtenir que soient sanctuarisés «les députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver». Et de préciser : «Il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l'emporter.»