France

«France Travail», retraite à 65 ans et pas de GPA : Emmanuel Macron a présenté son programme

Le président-candidat a présenté son programme pour une France «plus indépendante». Il prévoit, entre autres, une réforme de l'assurance-chômage, une augmentation de l'âge de départ à la retraite, ou encore un «testing» contre les discriminations.

Le 17 mars, le président-candidat Emmanuel Macron a présenté son programme pour une France «plus indépendante». Il prévoit notamment un «effort budgétaire» de 50 milliards d'euros par an jusqu'en 2027 et s'engage à une baisse d'impôts de 15 milliards d'euros par an. En voici les principaux points. 

Emploi : le RSA soumis à des heures d'activité hebdomadaires 

Emmanuel Macron propose une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, une transformation de Pôle Emploi rebaptisé «France Travail», ainsi qu'une réforme du RSA pour le soumettre à des contreparties avec «l'obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine pour une activité permettant d'aller vers l'insertion professionnelle». Il prend pour modèle le «contrat d'engagement» pour les jeunes.

Ecole : une hausse des salaires et de «nouvelles missions» pour les enseignants 

C'est l'un des grands «chantiers» du candidat Macron, qui ouvre la porte à une «large consultation» avant un «pacte nouveau» pour les enseignants. Il conditionne une hausse «significative» des rémunérations à de «nouvelles missions» comme le remplacement des professeurs absents. Il souhaite également «plus de liberté pour les établissements». Le président sortant promeut également une réforme du lycée professionnel sur le modèle de celle de l'apprentissage.  

Santé : prévention, simplification de l'hôpital, et amélioration de l'accès aux urgences

Emmanuel Macron annonce une «grande conférence» sur le système de santé avec comme objectif de renforcer la «politique de prévention», la «simplification de l'hôpital et de sa gouvernance» et l'amélioration de l'«accès aux soins en urgence».

Retraite : augmenter l'âge légal à 65 ans

Le chef de l'Etat confirme vouloir porter l'âge légal à 65 ans, en considérant les carrières longues, les questions d'invalidité et la possibilité de «prendre en compte la réalité des métiers et des tâches». Selon lui, la réforme «reposera sur le dialogue social» et un projet de loi sera présenté au parlement dès la fin de l'été. Emmanuel Macron souhaite en outre que la pension minimale pour une carrière complète soit portée à 1 100 euros.

Minima sociaux : les aides versées à la source

Le président-candidat propose de verser les aides sociales «à la source», de manière automatique, au bénéfice de «20 millions de Français» qui touchent le RSA, la prime d'activité, des aides au logement ou des allocations familiales. Il veut augmenter de 50% l'allocation de soutien familial pour les mères célibataires en la passant de 116 euros à 174 euros. La prime de pouvoir d'achat serait elle portée jusqu'à 3 000 euros par an.

Vieillesse : une prime pour adapter les logements

Emmanuel Macron veut que les personnes âgées puissent adapter leur logement grâce une «prime adapt» sur le modèle de la «prime renov». Il promet par ailleurs d'embaucher 50 000 infirmiers et aides-soignants en Ehpad.

Non à la GPA, convention citoyenne sur l'euthanasie

Le chef de l'Etat ferme la porte à l'instauration de la GPA. Il souhaite soumettre la fin de vie à une «convention citoyenne» avant un hypothétique examen par le Parlement.   

Immigration : renforcer la «politique de retour» et lutter contre les discriminations

Emmanuel Macron veut la mise en place de procédures d'éloignement plus rapide et effective, et en particulier avec un système qui fera que le refus d'asile vaudra obligation de quitter le territoire français. Il veut durcir la politique de visas si les Etats ne coopèrent pas «avec une politique de retour». Le président français souhaite par ailleurs lutter contre les discriminations en recourant au «testing systématique» dans les entreprises.

Successions : augmentation de 50% de l'abattement en ligne directe

Le chef de l'Etat souhaite porter l’abattement en ligne directe, soit d’un parent vers son enfant, de 100 000 à 150 000 euros. Il propose aussi de revoir l’abattement en ligne indirecte.

Audiovisuel : fin de la redevance télé

Emmanuel Macron confirme vouloir supprimer la redevance télé.

Défense : se préparer à une guerre de «haute intensité»

Le candidat à sa réélection souhaite «intensifier» les investissements «pour pouvoir affronter une guerre de haute intensité». Il évoque la «généralisation du service national universel» ainsi que l'«augmentation des réservistes qui seront doublés».

Energie : «reprendre le contrôle»

Emmanuel Macron veut «changer la formation des prix» du mécanisme européen des prix de l'énergie. Il annonce aussi vouloir «reprendre le contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels».

Agriculture : objectif indépendance 

Le chef de l'Etat dit vouloir «investir massivement pour l’indépendance agricole» et promet une loi d'orientation sur l’installation, le foncier, la formation et l’accompagnement des agriculteurs. Il souhaite aussi que les objectifs du programme européen farm to fork (de la ferme à la fourchette) soient revus. 

Recherche et université : autonomie et indépendance

Le candidat suggère de renforcer l’autonomie des universités. Il envisage aussi d'y développer «davantage de filières courtes et professionnalisantes». Il souhaite «positionner les organismes de recherche sur les secteurs stratégiques pour l’indépendance française».

Nouvelles technologies : un métavers européen

Macron veut la création d'un «métavers européen».

Institutions : exécutif fort, Parlement renforcé

Le candidat-président propose enfin de lancer une commission transpartisane pour rénover les institutions. Il veut garder un «exécutif fort», mais instituer un parlement avec des missions de contrôle renforcées. Il a redit son goût pour la proportionnelle. Il reprend enfin une mesure décidée par Nicolas Sarkozy mais enterrée sous François Hollande : la création du conseiller territorial.